Les tribus sont à la table du dialogue avec les représentants des milices kurdes syriennes pour discuter du déploiement de l’armée syrienne dans certaines villes frontalières de cette province. Tandis que le numéro un turc défie les Américains, s’obstinant à poursuivre son offensive jusqu’à la prise de Minbej, où se trouvent des forces américaines.
Damas n’a pas encore répondu
Selon une source bien informée, citée par Press TV, site francophone de la télévision iranienne, c’est un chef des tribus arabes de la province de Hassaké qui négocie avec les représentants des Unités de protection du peuple (YPG) au sujet d’un possible déploiement des soldats de l’armée syrienne et des forces de sécurité dans certaines villes frontalières de la province de Hassaké dont et surtout Ras al-Aïn, située sur la frontière avec la Turquie.
Les négociations n’ont pas encore abouti à un résultat tangible mais les Kurdes pourraient très probablement accepter la suggestion.
Depuis le lancement de l’offensive turque baptisée « Rameau d’olivier », ils ont sollicité à deux reprises les forces gouvernementales syriennes de venir à Afrine, sans évoquer les autres régions qu’ils occupent. Tout en affirmant qu’ils ne veulent pas édifier un Etat autonome.
Damas n’a toujours pas répondu à leur demande.
Les Kurdes évacuent les régions frontalières
Selon Press TV, les Unités de protection du peuple craignent que la guerre, lancée par l’armée turque contre Afrine, ne dure longtemps et ne s’étende vers d’autres régions frontalières d’autant plus que la Turquie entend acheminer de nouveaux convois militaires sur une bande frontalière couvrant dans le nord, al-Malikiyah et dans l’ouest Tell Abyad, Qamishli et Ras al-Aïn, dans la province de Hassaké.
Les positions des YPG notamment leurs postes frontaliers sont quasi-quotidiennement attaqués par l’armée turque.
Selon les sources locales à Ras al-Aïn, les unités kurdes ont évacué leurs positions situées tout près de la frontière et se sont installées dans les quartiers voisins, abandonnés par leurs habitants qui ont fui l’invasion turque.
Au septième jour de cette opération, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d’élargir considérablement l’offensive, faisant fi des appels à la retenue du président américain Donald Trump.
Erdogan: Ne laisser aucun terroriste
Ce vendredi 26 janvier, le chef de l’Etat turc a promis de lancer ses forces contre la ville de Minbej, où Washington a déployé des troupes, puis de pousser vers l’est « jusqu’à la frontière irakienne ».
Après l’offensive contre Afrine, « nous nettoierons Minbej des terroristes (…) Puis, nous poursuivrons notre lutte jusqu’à ne plus laisser aucun terroriste jusqu’à la frontière irakienne », a lancé M. Erdogan lors d’un discours à Ankara.
Cette opération turque a renforcé les tensions déjà vives entre Ankara et Washington, qu’un entretien téléphonique mercredi entre M. Erdogan et le président américain Donald Trump n’a pas permis d’apaiser, estime l’AFP.
Une confrontation entre la Turquie et les USA
Avec les menaces de M. Erdogan contre Minbej, « une confrontation militaire directe entre l’armée turque et les forces américaines est possible », prévient Anthony Skinner, analyste du cabinet de consultants en risques Verisk Maplecroft pour qui les relations entre Ankara et Washington sont « au bord du précipice ».
Les profonds désaccords entre la Turquie et les Etats-Unis sur les YPG empoisonnent depuis plus d’un an les relations entre ces deux alliés au sein de l’Otan. Selon Ankara, les YPG sont la branche armée syrienne du PKK, parti kurde en Turquie ayant des convoitises indépendantistes.
Avec l’aide de la Coalition internationale, les YPG ont occupé le quart de la superficie de la Syrie sous prétexte de chasser Daech. Les zones qu’ils implantent sont frontalières avec la Turquie qui voit qui voit comme une menace à sa sécurité l’établissement d’une entité kurde à sa frontière.
Combien de temps a duré l’Afghanistan
Lors d’un entretien mercredi avec M. Erdogan, M. Trump a « exhorté la Turquie à réduire et limiter ses actions militaires » et demandé d’éviter « toute action qui risquerait de provoquer un affrontement entre les forces turques et américaines », selon la Maison Blanche.
« Certains nous demandent avec insistance de faire en sorte que cette opération soit courte (…) Attendez, ça ne fait que sept jours. Combien de temps a duré l’Afghanistan ? Combien de temps a duré l’Irak ? », a rétorqué vendredi M. Erdogan.
Sur le terrain, au septième jour de l’offensive turque, l’artillerie d’Ankara déployée à la frontière syrienne a repris son pilonnage des positions des YPG à Afrine, selon l’agence de presse étatique Anadolu.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les affrontements ont fait depuis samedi plus de 110 morts parmi les combattants arabes syriens pro-Ankara et les YPG, ainsi que 38 civils, tués pour la plupart dans des bombardements turcs.
Ankara, qui dément avoir touché des civils, a indiqué de son côté avoir perdu trois soldats.
Source: Divers