Jugeant sans importance les menaces proférées par les responsables militaires et politiques israéliens contre le Hezbollah et d’une manière plus générale contre le Liban, certains experts israéliens les ont qualifiées de non sérieuses.
« Ces menaces ne signifient pas nécessairement une intention réelle d’asséner des coups préventifs au Hezbollah », ont déclaré ces experts israéliens
La construction d’une usine de fabrication de missiles au Liban n’a pas été lancée
« Ce n’est pas le moment opportun pour une confrontation avec le Hezbollah, car Israël sait que l’Iran n’a pas pratiquement lancé les travaux pour la construction d’une usine de fabrication de missiles au Liban », ont précisé ces experts.
« Israël et le Hezbollah sont encore loin d’une confrontation militaire et Tel-Aviv sait bien que le Hezbollah n’a donné jusqu’à présent le coup d’envoi de la construction d’aucune usine de fabrication de missiles », a indiqué Yossi Melman, commentateur des affaires militaires et sécuritaires israéliennes au journal Maariv.
« Israël dispose d’informations sur l’intention de l’Iran de construire au Liban une usine de fabrication de missiles pour le Hezbollah et il sait très bien que l’objectif de Téhéran en est d’empêcher les frappes israéliennes sur la Syrie et les dépôts d’armes du Hezbollah », a poursuivi Yossi Melman.
L’attaque contre le Liban interdite
D’après Melman, en vertu de l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre de 2006, ‘Israël’ n’est pas autorisé à lancer des raids aériens même pour éviter le risque de la construction d’une usine de fabrication de missiles.
« Les menaces proférées par Israël de mener une attaque globale contre le gouvernement et l’armée du Liban ne visent pas à empêcher le Hezbollah de construire une usine de fabrication de missiles », a-t-il assuré.
Israël préférerait lancer une campagne de propagande et recourir à la diplomatie plutôt que déclencher une guerre
Bien que Ben Caspit, un expert militaire israélien, soit d’avis que les déclarations menaçantes faites par les dirigeants politiques et militaires israéliens contre le Hezbollah témoignent de leur intention de préparer les Israéliens à une éventuelle guerre contre le Liban, il estime cependant que les dirigeants israéliens préféreraient à présent lancer une campagne de propagande, recourir à la diplomatie et mener par la suite des opérations secrètes dans le but de mettre fin aux aides iraniennes au Hezbollah en matière de production de missiles.
Quel objectif poursuit Netanyahu en se rendant à Moscou ?
« Les rencontres entre les responsables israéliens et russes, autrement dit, entre Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine, sont considérées comme la “pointe de la flèche” dans les attaques diplomatiques d’Israël visant à persuader Moscou d’intervenir et d’empêcher le Hezbollah de produire ces missiles », a-t-il ajouté.
Qu’est-ce qu’Israël veut de la Russie ?
En menaçant de lancer une guerre d’envergure contre le Liban, Netanyahu ne cherche qu’à susciter la terreur en Russie, car l’issue de toute guerre contre le Hezbollah et l’Iran ne serait pas dans l’intérêt des alliés de Moscou en Syrie et au Liban, a-t-il conclu.
Israël ne croit pas à l’aide de Donald Trump
Caspit a rappelé que Tel-Aviv tentait de persuader l’administration américaine de faire échouer le programme Iran-Hezbollah, mais qu’il savait que tous les indicateurs actuels suggèrent qu’il serait vain de placer son espoir dans l’administration de Donald Trump.
Les options amères d’Israël contre le Hezbollah
L’expert a ajouté que si les efforts diplomatiques d’Israël échouaient, seules deux options resteraient : D’abord, lancer une campagne de prévention contre le Hezbollah, ce qui conduirait sans doute à une confrontation catastrophique.
Deuxièmement : renoncer au plan de production de missiles.
Selon l’expert israélien, ces deux options seraient amères pour Israël.
Il a poursuivi en disant que ce qui inquiète les décideurs israéliens au sujet de la guerre contre le Liban, c’est que les Israéliens considèrent cette guerre comme une action qui pourrait être évitée.
Israël risque d’être pris au piège au Liban et en Syrie
D’autre part, Israël sait bien qu’une troisième guerre contre le Liban inclurait également la Syrie, ce qui signifierait l’entrée des alliés de Damas dans la guerre.
Les dangers d’une guerre avec le Hezbollah pour Israël
Il a également rappelé que de hauts responsables militaires israéliens avaient déjà mis en garde le cabinet Netanyahu contre une guerre contre le Hezbollah et ses dangers pour le front national.
Citant trois de ces responsables, Maariv a récemment écrit : « Avant toute décision de mener une guerre contre le Liban, Israël devra évacuer environ un demi-million de colons de la région de Haïfa afin les mettre à l’abri des attaques au missile du Hezbollah contre le complexe d’industries pétrochimiques dans le port de Haïfa. »
Source: Avec PressTV