Les autorités de la région autonome kurde d’Irak ont annoncé mardi détenir quelque 4.000 jihadistes takfiristes de la milice wahhabite terroriste Daech (Etat islamique-EI), dont des étrangers.
Entre 2014 et juillet 2017, les forces de sécurité et les peshmergas (combattants kurdes) « ont arrêté environ 2.500 personnes appartenant à Daech (acronyme en arabe de l’EI, ndlr) », a indiqué à la presse un conseiller pour les affaires internationales du gouvernement du Kurdistan, Dindar Zibari.
L’EI s’était emparé de vastes pans de territoires au nord et à l’ouest de Bagdad lors d’une offensive éclair en 2014, avant d’en être progressivement chassé par les troupes progouvernementales, aidées des forces populaires des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) , des forces kurdes. L’organisation ultra radicale a perdu Mossoul, son principal fief, en juillet 2017.
« En octobre, lors de la bataille de Hawija, dernier grand centre urbain de l’EI en Irak, un millier (de jihadistes) se sont rendus aux peshmergas par peur de tomber aux mains des forces irakiennes », a souligné M. Zibari.
En outre, « 350 personnes arrêtées dans les régions de Debes et Kirkouk ont avoué lors d’interrogatoires appartenir à l’EI. Elles ont été transférées dans les prisons des Assayech (services de sécurité kurdes) après l’entrée des forces irakiennes à Kirkouk », a-t-il ajouté.
« Les noms de tous ces prisonniers ont été portés à la connaissances des Nations unies et du Comité International de la Croix-Rouge internationale (CICR) mais ces derniers n’ont pas informé les familles des 350 personnes », a affirmé M. Zibari.
Quant aux étrangers, « certains ont été remis à leurs pays, y compris un journaliste (appartenant à l’EI) remis au consulat japonais à Erbil, et un ressortissant américain au consulat de son pays », a-t-il ajouté, sans donner d’autres précisions sur le nombre ou la nationalité de ces étrangers détenus.
Le gouvernement fédéral de Bagdad a demandé à plusieurs reprises aux autorités kurdes de lui remettre ces détenus, selon M. Zibari, « mais nous pensons que cela doit être fait sous la supervision des Nations unies ».
Selon des experts irakiens, les autorités de Bagdad détiendraient environ 20.000 suspects takfiristes mais ces dernières n’ont jamais donné de chiffres.
Source: Avec AFP