Les contrevérités ont été l’une des constantes de la propagande de l’opposition syrienne depuis que le mouvement de revendication pacifique lancée dans la foulée du Printemps arabe a été récupéré par des agents régionaux et pro occidentaux pour renverser le pouvoir syrien.
Faute d’une assise populaire qui vaille, toutes sortes de mensonges avaient été proférées, pour tromper la population syrienne ainsi que l’opinion publique étrangère.
Le mensonge le plus courant qui adhère le plus aux rebelles et aux opposants syriens a été celui d’attribuer aux autres les crimes et les horreurs qu’ils ont commis.
Le plus gros d’entre eux, et le plus horrible aussi, aura sans aucun doute été l’attaque chimique de la Ghouta orientale en août 2013, qui a causé la mort de plus de 300 personnes, dont de nombreux enfants. Les rebelles et leurs alliés régionaux et internationaux s’étaient arrachés pour accuser le pouvoir syrien. A tort. Deux mois plus tard, un rapport du prestigieux institut MIT assurait que l’origine des tirs était les zones rebelles.
Alep-est: c’est la faute à la Communauté internationale
Ce comportement qui conjugue les horreurs aux mensonges se poursuit en toute impunité.
Le dernier de ces cas d’horreur est celui d’Alep, et plus précisément ses quartiers est où une partie de sa population est interdite d’en sortir, comme en témoigne les déclarations de ceux qui sont parvenus à fuir. Les autres semblent être les proches des terroristes ou leurs partisans.
Les responsables russes ont plusieurs fois dénoncé au sein de l’instance onusienne la prise en otage de cette population par la branche d’Al-Qaïda, le front al-Nosra et ses alliés. Surtout que durant la trêve qu’ils avaient été décrétée le mois dernier, 8 couloirs humanitaires avaient été ouverts sans que personne de la population n’ose s’en approcher. Le premier jour de la trêve, 14 membres d’un conseil de notables qui œuvraient pour évacuer les civils avaient été abattus.
Or, dans les déclarations des dirigeants de l’opposition syrienne, soutenue de concert par les monarchies arabes et les puissances occidentales sans oublier la Turquie, les réalités sont entièrement déformées.
« Les personnes bloquées dans la ville assiégée d’Alep ne peuvent pas se payer le luxe de refuser l’aide des jihadistes », estime un haut responsable de l’opposition syrienne proche des monarchies du Golfe et des puissances occidentales, Khaled Khoja.
Et la raison en est comme il la présente, « l’inaction » de la communauté internationale.
« L’inaction de la communauté internationale pour briser le siège d’Alep a permis à Al-Nosra d’intervenir dans cette bataille », a-t-il enchainé avec une autre accusation, lors d’une interview lundi soir à Genève.
« Vous ne pouvez pas demander aux gens qui souffrent dans Alep à cause du siège de refuser l’aide de quiconque », a-t-il ajouté.
Le besoin de 20 mille rebelles à 300 jihadistes du Nosra
Khoja se devait de donner une explication, quelle qu’elle soit, surtout que l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a demandé aux jihadistes takfiristes de quitter la ville, afin de permettre la livraison d’aide humanitaire aux civils bloqués dans les quartiers est.
Dans ses propos sournois, il innocente les miliciens takfiristes connus pour leur répertoire horrifique en les présentant comme des combattants qui sont venus en aide aux gens, lesquels sont présentés à leur tour comme abandonnés à leur sort et ayant pressement besoin d’eux.
Mais comme « la corde du mensonge est bien courte », comme l’indique l’adage arabe, la contrevérité de Khoja ne tardera pas à éclater.
Selon lui, rapporte l’AFP, « il n’y a qu’environ 300 membres d’Al-Nosra qui se battent au côté de quelque 20.000 rebelles retranchés dans Alep-est ».
Il n’explique comment se fait-il que 20 milles rebelles soient si dépendants de l’aide de quelques 300 miliciens !
La même remarque s’impose en se référent aux chiffres de l’ONU qui estime de son côté à environ 8.000 le nombre de rebelles antigouvernementaux, parmi lesquels 900 appartiennent au front Fateh al-Sham. (nouvelle appellation du front al-Nosra).
Dans les deux estimations des chiffres des rebelles takfiristes, se profile un effort pour minimiser leurs effectifs par rapports aux autres. Alors que les premiers constituent le gros lot, selon de nombreux observateurs qui connaissent bien le dossier syrien.
A Alep de l’ouest, c’est la faute aux bombes
D’autres contrevérités de Khoja se sont succédées à la question de savoir pourquoi les civils vivant à Alep-ouest sont visés dans l’attaque lancée depuis vendredi par la coalition Jaïsh al-Fateh, pour conquérir Alep. Et où plus de 80 ont péri depuis vendredi dernier (51 civils d’après un bilan allégé de l’OSDH, dont 18 enfants).
La première en reniant un fait avéré : « le HCN n’accepte pas que des civils soient pris pour cible ». Des milliers d’Aleppins des quartiers ouest, où se trouvent la majeure partie des habitants qui n’ont pas fui , ont été tués et blessés dans le pilonnage quasi quotidien de leurs quartiers depuis l’occupation des quartiers est.
La seconde en rejetant la responsabilité à des parties tierces, « il a rejeté la faute sur les soutiens internationaux comme les Etats-Unis qui ont refusé de livrer des armes appropriées », rapporte l’AFP.
Une troisième qui rappelle la première, lorsqu’il a insisté sur le fait que les rebelles « ne visent pas les civils, mais le régime ».
Et une quatrième lorsqu’il accuse les bombes. « Toutefois, les bombes qu’ils utilisent ne sont pas des bombes parfaites », a-t-il prétendu.
Sachant que l’Arabie saoudite, et par la voix de son ministre des AE, avait déclaré depuis deux semaines leur avoir envoyé des armements sophistiqués. Et les rebelles s’étaient eux-même targués d’en avoir reçus des plus performants abant le lancement de leur bataille.
Pour faire passer ses contrevérités, Khoja se devrait sans doute de compter sur l’ignorance du public auquel s’adresse son interview réalisée à Genève. Sans oublier la complicité, volontaire ou inculte des différents agents médiatiques.
Source: Divers