La grande chute de la bourse américaine vendredi et lundi s’est arrêtée mardi. Si les effets s’en sont fait ressentir sur les places boursières du monde entier, les acteurs du marché russe n’ont pas été aussi effrayés qu’à l’étranger.
L’effondrement enregistré lundi à Wall Street a été le plus important depuis août 2011, quand les marchés avaient été perturbés par la baisse de la note de crédit des USA, écrit mercredi le quotidien Vedomosti. L’indice S&P 500 a chuté de 4,1% et à l’issue de la journée seulement deux compagnies ont affiché une hausse. Le Dow Jones a perdu 1.175 points — un record dans son histoire — soit une baisse de 4,6% (vendredi il avait déjà chuté de 666 points, soit de 2,5%). De nombreux acteurs du marché ont commencé à craindre qu’à cause de la pression inflationniste croissante, l’époque de l’argent bon marché puisse se terminer bien plus vite que prévu.
Le japonais Nikkei a chuté mardi de 4,7%, l’indice Hang Seng de Hong Kong a perdu 5,1% et l’européen Stoxx Europe 600 Index s’est ouvert par la plus grande chute depuis juin 2016 (plus de 3%) quand le Royaume-Uni avait voté pour le Brexit — le soir la baisse globale était de 2,3%. Les indices américains ont perdu plus de 2% à l’ouverture avant de compenser entièrement cette chute.
L’année a commencé par un rallye, et la croissance du marché boursier était la meilleure depuis janvier 1987. L’indice des marchés développés (MSCI World) avait augmenté de 5,2% jusqu’au 1er février inclus, et celui des marchés émergents (MSCI Emerging Markets) de 7,8%. Ayant observé une croissance accélérée synchronisée de l’économie mondiale, les investisseurs ont investi 100 milliards de dollars — un record mensuel.
Les analystes financiers ont récemment évoqué l’optimisme excessif sur les marchés boursiers pendant le Forum économique mondial de Davos. «En général quand les gens sont satisfaits et sûrs d’eux, quelque chose de mauvais se produit», a déclaré David Rubenstein, cofondateur du fonds d’investissements directs Carlyle Group. Les marchés peuvent se retourner de manière très inattendue sans aucune raison apparente, a noté Robert Shiller, professeur à l’université Yale et prix Nobel.
Pour sa part, le marché russe a réagi avec une certaine retenue à l’effondrement des indices américains. L’indice MICEX a baissé de 1,7% jusqu’à 2238,2 points, et le RTS de 2,5% jusqu’à 1232,7 points.
On ignore ce que signifie la situation sur le marché américain: s’il s’agit d’une correction ou du début d’un krach. Beaucoup dépendra de la capacité de la Réserve fédérale américaine (Fed) à calmer les marchés et à persuader les investisseurs que la situation reste sous contrôle: une communication réussie permettra d’éviter le krach.
Source: Sputnik