La Turquie n’a « jamais utilisé » d’armes chimiques et les allégations d’attaque au gaz contre une localité du nord-ouest de la Syrie sont « infondées » et « mensongères », a déclaré samedi une source diplomatique turque.
Ces déclarations surviennent au moment où l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et le directeur d’un hôpital ont affirmé vendredi que six hommes étaient traités pour des problèmes respiratoires survenus après une attaque dans la région syrienne d’Afrine, où Ankara mène une opération.
« Ce sont des allégations infondées. La Turquie n’a jamais utilisé d’armes chimiques », a affirmé le responsable turc sous couvert d’anonymat, ajoutant qu’Ankara prenait en outre « toutes les précautions » pour ne pas toucher de civils.
Ce responsable a rejeté des allégations « mensongères » et un effort de « propagande » visant à ternir l’offensive que mène depuis le 20 janvier la Turquie dans la région d’Afrine contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a indiqué vendredi à l’AFP que les six hommes, hospitalisés dans la ville d’Afrine après avoir été amenés depuis la localité voisine d’Al-Sheikh Hadid, avaient les « pupilles dilatées » et « des difficultés respiratoires ». Il n’a pas précisé d’où il tenait son information qui n’a pas été dite par le directeur de l’hôpital où ils sont soignés.
Il a toutefois souligné ne pas être en mesure de dire si des gaz toxiques avaient ou non été utilisés.
L’offensive turque contre les YPG, qui est entrée samedi dans sa quatrième semaine, a tendu les rapports avec Washington: si la Turquie qualifie ce groupe de « terroriste ».
Les Etats-Unis y voient un allié important dans la lutte contre la milice wahhabite Daech (Etat islamique-EI), prétexte argué pour rester en Syrie et y installer des bases militaires.
Le président turc Recep Tayyip Erodgan a affirmé samedi que l’armée turque et les combattants arabes syriens alliés d’Ankara avaient pris une zone de « 300 km2 » dans le cadre de cette offensive.
L’armée turque a indiqué dans son dernier bilan publié lundi avoir perdu 31 soldats dans le cadre de cette offensive meurtrière.
Par ailleurs, selon l’OSDH, au moins 78 civils ont été tués depuis le 20 janvier, principalement dans des frappes turques. Ankara dément tout bombardement contre les populations.
Source: Avec AFP