La décision du gouvernement fédéral irakien de prolonger de trois mois l’interdiction des liaisons aériennes entre la région autonome du Kurdistan et l’étranger est « politique », a affirmé mardi la responsable de l’aéroport d’Erbil.
Mais il dépend du transfert, par les autorités kurdes, de l’administration aéroportuaire au gouvernement fédéral, estime pour sa part Bagdad.
Le blocus qui vise les aéroports d’Erbil et de Souleimaniyeh a été décidé fin septembre, quelques jours après un référendum d’indépendance organisé par la région autonome, contre l’avis de Bagdad, qui a déclaré ce scrutin illégal.
« Il s’agit d’une décision politique, et l’interdiction ne sera pas levée sans un accord politique entre Bagdad et Erbil », la capitale du Kurdistan irakien, a affirmé à la presse Talar Faiq Saleh, soulignant qu’au cours des réunions avec les responsables de l’aviation civile et du ministère des
Transports de Bagdad, « il n’y avait pas de différences entre nous » et qu’il n’existe pas « d’obstacle sans solution ».
L’interdiction des vols était prévue jusqu’au 28 février, soit mercredi, mais lundi, le gouvernement irakien a prolongé le blocus.
« Si l’interdiction continue, nous allons être obligés de fermer les deux aéroports car durant les cinq mois de fermeture, nous avons perdu des millions de dollars et la dette s’accumule », a affirmé Mme Faiq Saleh.
Jusqu’à présent, seuls les vols intérieurs sont autorisés.
Le porte-parole du bureau du Premier ministre irakien a indiqué à l’AFP qu' »aucune date n’avait été fixée pour la levée de l’interdiction ».
Selon lui, celle-ci aura lieu après le transfert, par les autorités kurdes, de l’administration aéroportuaire au gouvernement fédéral.
« Il y a eu de grands progrès lors des négociations (…) concernant la question des passeports, des visas, des permis de séjour ainsi que les questions des douanes et des taxes douanières », a souligné le porte-parole Saad al-Hadithi.
« En revanche, le contrôle de la sécurité des aéroports n’est pas réglé, mais il y a une volonté d’arriver à une solution », a-t-il ajouté.
L’autorité dans ces domaines était du domaine exclusif du gouvernement autonome du Kurdistan. Après la tenue du référendum d’indépendance du 25 septembre, Bagdad a exigé que l’autorité lui soit transférée.
Depuis le début du blocus, tous les vols du Kurdistan vers l’étranger transitent par Bagdad et les étrangers qui, avant, ne devaient pas solliciter de visa des autorités fédérales pour se rendre au Kurdistan doivent désormais le faire.
Source: Avec AFP