Plus de 560 parmi les civils ont été tués dont 140 enfants : tels sont les chiffres relayés par les agences internationales sur le bilan de soi-disant bombardements sans répit ces derniers jours contre la Ghouta orientale. Enclave de l’est de Damas, occupée par plusieurs milices terroristes, soutenues par les puissances occidentales et les monarchies arabes.
Les chiffres sont diffusés comme une vérité scientifique, sans aucune contestation, pourtant les conditions de leur véracité ne sont pas réunies. Et pour cause, c’est l’officine médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale, l’Observatoire syrien des droits de l’homme qui les publie, arguant détenir un réseau en Syrie.
Personne n’a jamais très bien su de quel réseau s’agit-il. A fortiori, il s’agirait de sites de coordination des rebelles sur la Toile, qui ont tout fait pour ternir l’image du pouvoir syrien. En tout cas, la crédibilité de l’un et de l’autre souffre de manquement, ce qui n’empêche pas les agences internationales de relayer les bilans établis par l’OSDH.
Cette imposition de sources incertaines et de chiffres arbitrairement largués par les médias constituent le signe indubitable qu’une campagne de désinformation est en place.
Dans le cas de la Ghouta, dans la foulée des travaux de sauvetage médiatisé, on voit certes des destructions, beaucoup de poussière blanche, des enfants sauvés, mais visiblement vivants. Mais on voit très peu de cadavres. Il suffit de visionner les reportages de la chaine qatarie al-Jazeera, farouchement pro rebelles, pour s’en rendre compte.
Parallèlement à la guerre terroriste, la Syrie a été victime d’une guerre médiatique sans pareille. Elle s’est caractérisée par des traits communs détectés régulièrement dans des dizaines voire des centaines de cas.
Entre autre, la couverture biaisée n’évoque nullement les victimes civiles du camp adverse, et qui ne sont autres ici que les habitants de Damas, ni les tirs meurtriers qui s’abattent quotidiennement sur la capitale.
Plus est-il qu’elle passe sous silence les cas de miliciens tués, voire même leur présence dans les zones en conflits concernés. A lire les rapports diffusés par ses auteurs, il n’y aurait que des enfants et des civils dans la Ghouta orientale.
Cette tactique se poursuit depuis le début de la crise, lorsque les médias occidentaux et arabes faisaient tout pour dissimuler la militarisation initiale de la contestation en Syrie.
Mais en tête de ces traits distinctifs de la désinformation menée en Syrie, figure sans aucun doute l’exploitation des enfants comme sa matière première . Surtout pour les prises de photos et les vidéos. Dans les cas escomptés, il ne s’agissait pas seulement de les ressortir pour les filmer mais aussi de les mettre en scène.
Les rebelles excellent dans ce genre d’exercice. Ce sont les photos d’enfants soi-disant victimes de l’attaque chimique en 2017 de Khan Cheïkhoune qui ont servi de prétexte pour l’attaque américaine aux Tomahawks contre la base militaire aérienne à Deir Ezzor.
Celles de l’attaque chimique de la Ghouta en 2013 auraient du déclencher une offensive américaine contre Damas.
Il est clair que leur mise en avant ne relève pas d’une initiative spontanée, mais de conseil émanant de l’étude méthodique de l’état d’âme du public dans ce genre de situation.
Face aux images d’enfants blessés ou tués, la raison et le sens critique sont paralysés, et les réactions sont entrainées dans le sens voulu.
Face à l’innocence martyrisée, la pitié dangereuse l’emporte.
Source: Divers