La Turquie a essuyé de lourdes pertes dans le cadre de son offensive contre la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord-ouest de la Syrie.
En effet, l’état-major a annoncé le jeudi 1er mars que huit soldats avaient été tués et 13 blessés.
Ce bilan, donné par l’armée dans deux communiqués séparés, fait de la journée de jeudi l’une des plus meurtrières pour Ankara depuis le déclenchement de son opération militaire contre les YPG dans la région d’Afrine le 20 janvier.
« Dans le cadre des opérations à Afrine, cinq de nos compagnons d’armes héroïques sont tombés en martyrs et sept ont été blessés » jeudi, a déclaré l’état-major dans un premier communiqué.
Peu après, l’état-major annonçait que trois autres soldats avaient été tués et six blessés, sans toutefois donner de précisions sur les circonstances dans lesquelles cela s’était produit.
L’agence de presse Dogan a rapporté que d’intenses combats avaient éclaté dans l’après-midi entre des unités des forces spéciales turques récemment déployées à Afrine et des membres des YPG qui ont notamment tendu une embuscade à l’aide de tunnels.
D’après Dogan, un hélicoptère turc dépêché pour évacuer les blessés a dû rebrousser chemin après avoir été touché par un tir. Il a fallu que des avions pilonnent la zone pour permettre aux victimes d’être rapatriées.
En déplacement au Sénégal, le président turc Recep Tayyip Erdogan a été informé de la situation au cours d’entretiens téléphoniques avec le chef de l’armée et le ministre de l’Intérieur, a souligné l’agence de presse étatique Anadolu.
« Que Dieu accorde la paix à nos soldats tombés en martyrs à Afrine, toutes mes condoléances à leurs proches », a déclaré sur Twitter le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.
Les pertes essuyées par Ankara jeudi portent à au moins 40 le nombre des soldats turcs tués depuis le début de cette offensive baptisée « Rameau d’olivier ».
La Turquie considère les YPG comme une organisation « terroriste », étroitement liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui est engagé dans une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Cependant, les YPG sont soutenues par les Etats-Unis et ont été le fer de lance au sol, en Syrie, de la coalition internationale qui combat les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
La situation s’est compliquée avec le déploiement, il y a une dizaine de jours, d’éléments favorables au pouvoir syrien dans l’enclave d’Afrine, les observateurs mettant en garde contre un risque accru de collision entre les forces d’Ankara et de Damas.
Par ailleurs, Ankara a rejeté cette semaine l’appel des Etats-Unis à appliquer la trêve humanitaire que réclame le Conseil de sécurité des Nations unies en Syrie, Ankara estimant que la résolution onusienne ne concernait pas son opération.
Le Comité international de la Croix-Rouge a fait savoir qu’un convoi d’aide humanitaire était entré jeudi dans la région d’Afrine, pour la première fois depuis le début de l’offensive turque qui a durement impacté les civils.
Source: Avec AFP