Il y a certes un dénominateur commun entre deux évènements de de l’ex-double agent russe soi-disant victime d’une tentative d’empoisonnement perpétré à Londres et de l’avion MH17 abattu en 2014 à l’est de l’Ukraine.
En plus du fait qu’ils ont été tous les deux imputés à la Russie, l’alibi dans les deux cas est que l’arme du crime provient de la Russie exclusivement.
Dans le premier cas, Londres accuse l’agent neurotoxique Novitchok d’avoir été utilisé pour éliminer l’ex-agent double agent Sergueï Skripal et sa fille.
Selon les autorités britanniques, cet agent neurotoxique innervant a été développé par des chercheurs de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) dans les années 1970 et 1980 et que son existence avait été découverte par la communauté internationale au début des années 1990.
Dans leur rhétorique, les britanniques n’évoquent nullement la possibilité très éventuelle qu’il ait été développé par d’autres pays depuis et insistent pour faire croire à l’opinion publique que seuls les Russes en détiennent l’apanage.
Concernant le second évènement, c’est la Hollande qui y était monté au créneau, vu que le vol concerné devait faire le voyage entre sa capitale et Kualampur. L’arme du crime y a été désignée comme étant un missile de fabrication russe, le BUK de série 9M38.
Alors que les enquêteurs venus de Belgique, d’Ukraine, d’Australie et de Malaisie, ne sont pas parvenus à la conclusion que c’est Moscou qui a fourni le système BUK, faute de preuve à l’appui, l’opinion mise en exergue a été celle l’un des responsables de l’enquête , selon lequel «un missile BUK de série 9M38 a été apporté du territoire de la Fédération de Russie et qu’après le tir, le système a été réacheminé en Russie ».
Et pour mieux enfoncer le clou de l’accusation anti russe, il est question dans les conclusions de l’enquête qu’il a été tiré depuis une zone contrôlée par les séparatistes prorusses.
Autre trait commun très explicatif : dans les deux cas, l’évènement constitue un prétexte de plus pour exacerber une campagne antirusse déjà déclenchée dans un contexte internationale explosif.
Rappelons que l’empoisonnement présumé de l’ex-agent double intervient alors qu’Occidentaux et Russes sont à couteaux tirés en raison des évènements syriens. Moscou refusant surtout sur l’arène onusienne du Conseil de sécurité de laisser passer des résolutions qui entravent la libération par l’armée syrienne de la Ghouta orientale, enclave occupée par les milices terroristes soutenues par les Occidentaux depuis 2013.
Dans le cas de l’avion malaysien, c’était la crise ukrainienne qui battait son plein. A cette époque, les puissances occidentales s’attelaient pour conquérir ce pays et le sortir de la sphère d’influence russe, la Russie ayant annexé la Crimée suite à un referendum favorable et soutenu le choix des régions séparatistes.
Chaque fois que les Occidentaux voient leurs exigences non exhaucées, ils pallient par la campagne de diabolisation. Pour ce faire, ils veulent faire croire que les Russes laissent toujours derrière eux l’arme qui les suspecte, et dont ils détiennent l’apanage.
Loin de prendre les Russes pour des simplets, ils condamnent leur public à la crédulité.