Le dernier fief rebelle aux portes de la capitale syrienne continue de se vider de ses miliciens, après le départ d’un convoi nocturne transportant des milliers de personnes hors de la Ghouta, les évacuations se poursuivant mardi sous le parrainage de la Russie.
Le gouvernement syrien, soutenu militairement par Moscou, est en passe de reconquérir l’intégralité des territoires rebelles à la périphérie de Damas. Il a déjà libéré 90% de la Ghouta orientale, occupée depuis 2013 et qui était sources de bombardement meurtriers contre la capitale syrienne. 6 nouveaux civils ont péri ces dernières heures dans un bombardement, a rapporté le Centre russe de réconciliation.
Jusqu’à présent, trois milices ont accepté les accords parrainés par Moscou, Ahrar al-Cham, le front al-Nosra et Faylak Tahrir al-Cham. Visiblement, c’est ce dernier qui négocie au nom de l’ex-branche d’Al-Qaïda.
Selon l’AFP, au total, plus de 17.000 personnes -des miliciens accompagnés de leurs familles, mais aussi d’autres civils- ont quitté la Ghouta orientale, prenant la direction du nord-ouest syrien pour s’installer dans des territoires rebelles. Selon l’accord, les miliciens sont privés de la plupart de leur armement avant leur évacuation.
Pour la seule nuit de lundi à mardi, quelque 6.749 personnes, dont un quart de miliciens, ont quitté la poche sud de la Ghouta, tenue par la faction islamiste Faylaq al-Rahmane et le front al-Nosra.
Il s’agit du convoi le plus important en effectif à quitter à ce jour la Ghouta. Les opérations doivent se poursuivre mardi, Faylaq al-Rahmane ayant assuré qu’au total, quelque 30.000 personnes devaient être évacuées.
En même temps, 26 civils et militaires détenus chez Faylak al-Rahmane ont été libérés.
Négociations avec Jaïsh al-Islam
Reste le sort de la quatrième milice pro saoudienne Jaïsh al-Islam qui occupe la plus grande localité de Douma.
Des négociations sont toujours en cours entre elle et la Russie, mais les deux parties se sont donné plusieurs jours de réflexion sur les termes d’un accord « préliminaire » qui pourrait avoir été trouvé.
En échange du désarmement des rebelles et du déploiement de la police militaire russe, la zone verrait le retour des institutions étatiques et des services de base (eau, électricité), sans toutefois que l’armée syrienne n’y pénètre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Mais d’après le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane, les discussions sont retardées par des divergences au sein des rebelles et des « tentatives de sabotage par le camp le plus radical ».
Ultimatum de 48 heures
Dernières évolutions selon la télévision libanaise al-Mayadeen Tv, le gouvernement syrien a accordé un ultimatum de 48 heures pour répondre à sa proposition de règlement.
Selon l’AFP, citant deux sources de l’opposition proches du dossier, la Russie réclame désormais le départ de la Ghouta de Jaïsh al-Islam, faisant planer la menace d’une offensive en cas de refus.
« Les Russes ne veulent pas à Douma un accord qui soit différent des autres secteurs de la Ghouta. Mais Jaich al-Islam veut rester », a précisé cette source.
Une deuxième source a confirmé à l’AFP que les Russes avaient laissé aux rebelles un délai pour donner leur réponse, avant le lancement d’une opération militaire contre Douma.
Le quotidien proche de Damas, al-Watan, qui cite une source militaire, assure mardi que « toutes les forces engagées dans la Ghouta orientale se dirigent vers Douma en prévision d’une vaste opération militaire si les terroristes de Jaich al-Islam n’acceptent pas de céder la ville et de partir ».
Source: Divers