Le président américain Donald Trump a assuré mardi qu’il enverrait des soldats protéger la frontière sud des Etats-Unis, rendue poreuse selon lui par le laxisme des autorités mexicaines et les décisions de son prédécesseur, Barack Obama.
« Jusqu’à ce que nous ayons un mur et une sécurité adéquate, nous allons protéger notre frontière avec notre armée, c’est un grand pas », a déclaré M. Trump en marge d’une rencontre avec les trois dirigeants des pays baltes à la Maison Blanche.
L’ambassadeur du Mexique aux Etats-Unis, Geronimo Gutiérrez, a immédiatement fait savoir qu’il avait demandé des explications aux autorités américaines.
« Le gouvernement mexicain décidera de sa réponse en fonction de cette clarification et défendra toujours notre souveraineté et notre intérêt national », a ajouté plus tard Luis Videgaray, ministre mexicain des Affaires étrangères, sur Twitter.
La Maison Blanche a expliqué dans la soirée que Donald Trump « a été informé la semaine dernière par de hauts responsables de l’administration sur le flux croissant d’immigration illégale, de drogues et de membres violents de gangs venant d’Amérique centrale ».
« Aujourd’hui, il a tenu une réunion de suivi pour évoquer la stratégie de son administration, qui inclut la mobilisation de la Garde nationale », poursuit la Maison Blanche dans un communiqué.
Aléna en jeu
Donald Trump fait monter la pression depuis ce week-end sur le Mexique et le Congrès américain pour qu’ils agissent chacun afin d’empêcher l’arrivée de clandestins aux Etats-Unis –un regain d’intérêt déclenché par les images d’une caravane de migrants d’Amérique centrale, principalement Honduriens, déterminés à rejoindre les Etats-Unis et se trouvant pour l’instant dans le sud du Mexique.
Ils ne sont qu’un millier environ, mais ont déjà provoqué plusieurs tweets du milliardaire, estimant qu’il revient au Mexique de les arrêter.
Il a mis la renégociation du traité de libre-échange nord-américain Aléna dans la balance… et s’est félicité que le Mexique ait apparemment agi à sa demande: « Je crois qu’ils le font, en tout cas il y a douze minutes, (la caravane) était en train d’être démantelée ».
Il a en outre accusé Barack Obama d’avoir « fait des changements ayant tout simplement conduit à une absence de frontière », sans qu’on sache à quoi il faisait allusion. Mais il a souvent accusé le président démocrate de laxisme dans l’application des lois migratoires.
« Nous avons besoin d’un mur qui mesure 1.100/1.300 kilomètres » le long de la frontière, a-t-il conclu.
Actuellement, seules quelques centaines de kilomètres de la frontière de 3.200 km sont sécurisées par une forme ou une autre de clôture. Mais le Congrès a jusqu’à présent refusé de dégager les crédits nécessaires à l’érection du grand mur en béton voulu par le milliardaire.
Source: Avec AFP