Les avancées technologiques de la Russie en matière d’armement ont-elles contribué à contenir la politique d’intervention militaire des Etats-Unis, si ce n’est dans le monde, du moins en Syrie ?
Sur fond de tensions géopolitiques extrêmes, et alors que de nombreux gouvernements occidentaux brandissent une supposée «menace russe», Vladimir Poutine a dévoilé le 1er mars 2018 certaines nouvelles armes développées par la Russie. Missiles hypersoniques à portée illimitée grâce à leur propulsion nucléaire, drones sous-marins, armes de brouillage, également défensives, de guerre électronique, armes laser uniques au monde… avec un budget militaire approximativement dix fois moindre, la Russie est parvenue à rétablir l’équilibre stratégique avec les Etats-Unis, rompu après la guerre froide.
Au début des années 1990, alors que l’URSS était sur le point de disparaître, les observateurs s’accordaient pour juger que la confrontation entre Moscou et Washington appartenait au passé. Le président George Bush (père) promet alors au dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendra jamais aux pays du pacte de Varsovie. Pourtant, la promesse ne devait pas être tenue. De surcroît, l’OTAN emmenée par les Etats-Unis officialise le déploiement d’un système antimissile en Europe de l’Est en 2007, menaçant directement la Russie, en dépit des dénégations des Occidentaux.
Cette même année 2007, lors d’un discours fondateur donné à l’occasion de la Conférence annuelle sur la Sécurité de Munich, Vladimir Poutine exhortait les Etats-Unis et leurs alliés à accepter l’émergence d’un monde multipolaire. «Je suis convaincu que nous sommes parvenus à ce moment-clé où nous devons réfléchir à l’ensemble de l’architecture de la sécurité mondiale», analysait-il alors, évoquant la nécessité d’assurer un équilibre entre les intérêts des différents pays dans le monde. Et le chef d’Etat russe de formuler l’espoir : «L’appel à retrouver l’égalité des droits entre tous les acteurs sera peut-être enfin entendu.»
11 ans plus tard, le 1er mars 2018, s’exprimant devant le Parlement russe, Vladimir Poutine faisait explicitement référence à ce discours de Munich en forme d’offre de dialogue, déclarant : «Personne ne nous a écoutés, maintenant écoutez-nous.»
Source: RT