L’ambassadeur russe au Liban Alexandre Zaspikine a tenu le mardi 10 avril des propos différents de ceux de ses confrères, sur la riposte de son pays e, vas d’attaque contre la Syrie de la part des puissances occidentales.
«La Russie va exécuter la déclaration de son Président et du chef d’état-major, relative à toute agression américaine contre la Syrie, en abattant des missiles américains et attaquant les sites de lancement», a déclaré le diplomate à la chaîne al-Manar le mardi 10 avril.
M. Zaspikine avait auparavant indiqué que « l’escalade actuel pourrait aboutir à une crise aigüe », tout en insistant sur le fait que « la confrontation devrait être exclue ».
« La Russie est prête à Dialoguer », a-t-il ajouté.
Expliquant les raisons de cette irritation de la part du bloc occidental et de ses alliés, il l’a imputé aux récentes évolutions en Syrie et non pas à la soi-disant attaque chimique qui s’apparemte davantage à une mise en scène.
« Les derniers exploits dans la Ghouta orientale n’ont pas plu aux Américains et à leurs alliés, qui le considèrent comme un revers important. Les récentes provocations dans le dossier chimique préparent des démarches militaires contre Damas », a-t-il ajouté .
Selon le diplomate russe, les protagonistes du bloc occidental « œuvrent pour entraver les résultats du sommet Russie-Turquie-Iran qui s’est tenu à Istanbul », estimant que la campagne contre la Russie relève d’un comportement irresponsable qui prend un caractère stratégique.
« Mais la Russie adopte une politique de résistance et de confrontation », a-t-il conclu.
Des propos officiels différents
Les propos de l’ambassadeur de Russie au Liban diffèrent de ceux tenus par certains responsables de la Défense et élus russes, lesquels laissent deviner que seulement les attaques contre les sites occupés par les Russes seraient protégés.
«Comme l’ont déjà indiqué les dirigeants du ministère de la Défense, les bases militaires russes à Hmeimim et à Tartous sont sérieusement protégées. Ainsi nous estimons qu’en cas de frappe des États-Unis, si elles ont lieu, la vie de nos militaires ne sera pas menacée. Je pense que les États-Unis le comprennent et ne commettront pas une telle chose, sinon la réponse de la Russie sera alors immédiate, comme l’a dit le chef de l’état-major général russe,», a déclaré le premier vice-président du comité de la défense à la chambre haute du parlement russe, Evgueni Serebrennikov.
Les bases militaires russes de Hmeimim et de Tartous, ainsi que les militaires russes déployés en Syrie sont bien protégés contre les frappes éventuelles des États-Unis en représailles à l’attaque chimique présumée à Douma, a renchéri aussi le sénateur russe Evgueni Serebrennikov qui a parlé à Sputnik.
Interrogé ultérieurement sur les propos de l’ambassadeur de Russie au Liban, le porte-parole du Kremlin a évité de donner une réponse.
«Nous espérons que les parties vont éviter des pas qui a) sont provoqués par rien du tout et b) ne feront qu’aggraver la situation», a déclaré Dmitri Peskov.
Depuis le début de l’opération de libération de la Ghouta orientale, à l’Est de Damas, les responsables russes ont mis en garde à plusieurs reprises contre la frabrication d’une attaque chimique destinée à torpiller la progression de l’armée syrienne, d’autant que ls responsables occidentaux n’ont eu de cesse d’affirmer qu’ils interviendraient en cas d’une attaque chimique dans cette enclave occupée par les milices terroristes qu’ils soutiennent ainsi que les monarchies du Golfe.
Alors que l’opération touchait à sa fin et quelques heures après l’accord conclu avec la dernière milice sur place, la pro saoudienne Jaïsh al-Islam, des images ont été postées sur la Toile, faisant état d’une soi-disant attaque chimique à Douma. Refusant toute enquête de l’OIAC sur place, les puissances occidentales laissent depuis planer le doute sur une offensive militaire contre ce pays.