Les différents dirigeants israéliens ont haussé le ton contre l’Iran, par crainte que cette dernière riposte à la dernière agression israélienne contre une base militaire en Syrie.
L’ancien chef du renseignement israélien, Amos Yadlin, a affirmé que l’Iran répondra à l’attaque de lundi contre la base aérienne T4 en Syrie.
« À présent, nous assistons à deux importantes évolutions qui concerne directement nos frontières nord ; des discussions aux États-Unis sur une riposte à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie et celles en Iran sur une réplique à l’attaque israélienne contre la base aérienne T4 à Homs en Syrie », a écrit Yadlin en allusion à l’attaque chimique présumée à Douma dans la Ghouta orientale de Damas, a rapporté le Club iranien des jeunes journalistes.
« Ces deux séries de discussions semblent ne pas dépendre l’une de l’autre, mais elles peuvent se croiser et former un tout », a-t-il ajouté.
« Probablement, les Iraniens réagiront à la frappe aérienne attribuée à Israël, même si cette réponse ne sera pas nécessairement immédiate. Cette fois-ci, l’Iran étudie des mesures de rétorsion pour répondre à l’attaque ayant visé ses forces, dans le but d’empêcher désormais Israël d’attaquer les forces iraniennes en Syrie », a-t-il écrit.
« Israël a une nouvelle fois annoncé sa stratégie consistant à empêcher l’Iran de déployer des forces militaires en Syrie et à réformer ou à annuler le Plan global d’action conjoint », a-t-il poursuivi.
« Si les affrontements s’intensifient, on assistera à une intervention russe et dans ce cas Israël aura besoin de l’aide des États-Unis. Du fait que Tel-Aviv et Washington partagent des intérêts communs, une coordination stratégique entre eux s’avère vitale », a précisé l’ancien chef du renseignement israélien.
« Trump a envisagé diverses options en représailles à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Il peut, comme l’année dernière, lancer une seule attaque en Syrie. Pour que la dissuasion soit efficace, il faut que les États-Unis ne limitent pas leurs objectifs stratégiques en Syrie à la lutte contre Daech », a-t-il indiqué.
Netanyahu avertit l’Iran
Dans ce contexte, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti mercredi l’Iran de ne pas tester la détermination d’ « Israël ».
« Aujourd’hui aussi il y a un régime extrémiste qui nous menace, qui menace la paix mondiale », a prétendu Netanyahu à propos de l’Iran.
Il a en outre réitéré ses critiques contre l’accord sur le programme nucléaire iranien conclu entre Téhéran et les grandes puissances.
« La signature de cet accord avec l’Iran n’a non seulement pas freiné son agression, mais il l’a accentuée », selon M. Netanyahu.
Lieberman menace l’Iran
Pour sa part, le ministre israélien de la Guerre, Avigdor Lieberman, a menacé de faire payer cher au gouvernement syrien si l’Iran lançait une attaque contre le régime israélien, a rapporté Fars News.
Lieberman a déclaré au quotidien israélien Maariv que si Téhéran envisageait de porter préjudice aux intérêts de Tel-Aviv, il rayera de la carte Damas et Assad.
« Je mets en garde l’Iran contre une telle décision, car Israël est déterminé à aller jusqu’au bout », a estimé Lieberman.
« Nous contrerons à n’importe quel prix un renforcement de la présence militaire iranienne en Syrie. Si nous acceptons leur présence, cela signifiera que nous aurons déjà accepté la corde autour de notre cou et cela n’aura jamais lieu », a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que le conseiller aux affaires internationales du Leader de la Révolution islamique, Ali Akbar Velayati, a affirmé mardi que l’agression israélienne sur une base aérienne en Syrie, ne restera pas sans réponse.
Lundi, deux avions de combat F-15 israélien avaient tiré huit missiles sur la base aérienne T4 à Homs, dont cinq ont été interceptés par la DCA syrienne. 14 personnes, dont 7 conseillers iraniens, sont tombées en martyre.
Poutine appelle Netanyahu à « s’abstenir de toute action déstabilisante »
Sur un autre plan, le président russe Vladimir Poutine a appelé mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à « s’abstenir de toute action qui déstabiliserait encore plus la situation » en Syrie.
Selon un communiqué du Kremlin, Vladimir Poutine « a appelé à s’abstenir de toute action qui déstabiliserait encore plus la situation dans le pays, qui représenterait une menace pour sa sécurité ».
Le président russe a « insisté sur l’importance du respect de la souveraineté de la Syrie », ajoute le communiqué du Kremlin, qui précise que les deux parties « ont discuté des récentes frappes de l’aviation israélienne contre la base aérienne T-4 ».
Source: Avec PressTV + AFP