L’Union européenne, en dépit de progrès, n’est pas bien engagée pour réaliser ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre, sources de réchauffement climatique, souligne mardi un rapport, qui pointe des insuffisances dans les secteurs de l’industrie et des transports.
L’Union a connu des avancées en réduisant les émissions de sa production
énergétique, et notamment électrique (-20,9% entre 2000 et 2014), note
l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri),
qui a coordonné l’étude.
Les maisons européennes consomment ainsi 21,2% d’énergie en moins par m2 en 2013 qu’en 2000.
Pour autant, l’UE n’est « à ce stade pas +sur les rails+ pour réaliser ses
objectifs globaux aux horizons 2030 et 2050 », ajoute le rapport, réalisé en
coopération avec sept autres centres de recherche européens et publié au 2e
jour de la conférence climat de l’ONU à Marrakech.
L’Union européenne s’est engagée à réduire ses émissions d’au moins 40%
d’ici 2030 (par rapport au niveau de 1990), étape cruciale pour parvenir à
moins 80-95% d’ici 2050.
Or « le rythme du changement est insuffisant », et largement alimenté par des
facteurs conjoncturels — crise financière, reprise difficile… — plutôt que
par des mesures structurelles, alertent les chercheurs.
Les mesures visant les émissions dans la production industrielle manquent.
« Dans les transports, l’UE est à la traîne », dit encore le rapport, qui
l’appelle à mettre en place des politiques par secteur.
Les situations peuvent quelque peu varier d’un pays à l’autre, mais même
les plus avancés sont à la peine quand il s’agit par exemple de sortir du
charbon.
« L’UE et les Etats-membres devraient significativement revoir leur approche
en se penchant sur les facteurs d’émissions dans chaque secteur », pointe
l’étude.
Par exemple, des politiques novatrices en faveur des transports propres
vont être nécessaires, telles que la mise en place d’un cadre garantissant que
les flottes publiques et commerciales seront 100% électriques d’ici 2025. Ou
des mesures de rénovation énergétique dans les bâtiments.
Les secteurs industriels gourmands en énergie sont aussi particulièrement
concernés, comme l’acier, ajoute le rapport, qui appelle enfin l’UE à
s’attaquer au charbon, énergie fossile la plus émettrice.
Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données
issues des 28 Etats membres, pour évaluer les progrès actuels et les
transformations nécessaires secteur par secteur.
Source: AFP