Une première au siège de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye.
Ont été auditionnés 17 témoins syriens venus saper la version occidentale sur la présumée attaque chimique soi-disant perpétrée le 7 avril dernier dans la localité de Douma, dans la Ghouta orientale. Elle ait servi de prétexte pour l’offensive militaire occidentale contre la Syrie la semaine suivante.
Le petit Diab et le médecin
L’enfant Hassan Diab et son père étaient présents. C’est ce petit de 11 ans qui était au premier plan des images postées par les Casques blancs sur la prétendue attaque chimique. Et c’est lui aussi qui a raconté lors de la libération de Douma comment il a été enrôlé par eux, lorsqu’il est sorti dans la rue, emmené à l’hôpital où la scène de douche lui a été administrée et filmée. On lui a donné des friandises après.
A également donné son témoignage devant les experts le médecin syrien Khalil al-Jaysh. Il était de garde ce jour-là aux urgences de l’hôpital où la mise en scène a eu lieu.
«Ce jour-là, vers sept heures du soir, nous avons commencé à recevoir des personnes avec des symptômes d’asphyxie, une quinzaine de personnes ayant inhalé de la fumée et de la poussière», a-t-il fait savoir lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’OIAC.
« Des inconnus ont commencé à semer le chaos et à verser de l’eau sur les gens (…) Nous voyions bien qu’il n’y avait pas de symptômes de l’utilisation d’armes chimiques », a assuré Khalil, lors d’une conférence de presse dans un hôtel de La Haye, rapporte l’AFP.
Des « patients présentant des symptômes de commotions » étaient arrivés à l’hôpital dès 7H00 locales, mais cela s’expliquait par « la poussière et la fumée » des bombardements, toujours selon ce médecin.
Il a assuré que tout le monde avait été soigné avant de regagner leurs domiciles, démentant que plusieurs dizaines de personnes aient été tuées.
Depuis Porton Brown
Quant à l’ambassadeur adjoint de la Syrie à l’OIAC, Ghassan Obeid, il a rapporté que des substances chimiques du laboratoire britannique de Porton Down ont été découvertes dans un dépôt d’armes chimiques abandonné par les extrémistes dans la ville syrienne de Douma.
Il a invité les experts de l’OIAC actuellement présents en Syrie à visiter «les dépôts où les substances chimiques abandonnées par les groupes terroristes à Douma ont été découvertes».
«Toutes les fausses accusations seront alors balayées et le monde connaîtra la vérité», a-t-il souligné.
Lors de la libération de la ville syrienne de Douma, ont été découverts des conteneurs avec du chlore d’Allemagne et des grenades fumigènes fabriquées à Salisbury, là où se situe le laboratoire Porton Brown.
La vidéo des Casques blancs, un faux
Selon le représentant permanent russe auprès de l’OIAC Alexandre Choulguine, les experts de l’Organisation ont interrogé six témoins qui démentaient les rapports sur une attaque chimique à Douma.
Il a assuré que son pays peut prouver que la vidéo des Casques blancs n’est qu’un faux.
«Aujourd’hui, nous pouvons prouver que la vidéo des Casques blancs n’est qu’une vulgaire mise en scène. Par conséquent, les références de, comme nous les appelons, nos partenaires occidentaux à cet enregistrement en qualité de témoignage de l’attaque chimique sont entièrement inconsistantes», a-t-il fait remarquer.
M. Choulguine a déploré que les représentants des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, des pays de l’UE et de l’Otan, ainsi que certains alliés asiatiques des USA étaient absents.
Personne n’est dupe
En réaction, les Britanniques et les Français ont critiqué l’entreprise de la Russie qui était derrière l’avènement des 17 témoins à La Haye.
« L’OIAC n’est pas un théâtre. La décision de la Russie de l’utiliser à mauvais escient constitue une nouvelle tentative de sa part de miner le travail de l’Organisation », a accusé dans un communiqué l’ambassadeur britannique auprès de l’OIAC, Peter Wilson.
« C’est plus étonnant de la part de la Russie qui ne peut espérer tromper personne avec une manœuvre aussi grossière, …, Personne n’est dupe. La vérité finira par éclater », a lancé son homologue français, Philippe Lalliot.
Interrogés sur les preuves de la présumée attaque chimique, lors de l’offensive tripartite, les responsables des trois pays ont dit les avoir, sans jamais les montrer.
Sources: Sputnik, AFP, Al-Mayadeen TV