L’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et six grandes puissances n’est en « aucune manière négociable », c’est ce qu’a déclaré dimanche le président iranien Hassan Rohani à son homologue français Emmanuel Macron, selon le site internet de la présidence iranienne.
« L’accord nucléaire ou tout autre sujet sous son prétexte n’est en aucune manière négociable », a déclaré M. Rohani lors d’une conversation téléphonique avec M. Macron.
L’Iran « n’acceptera aucune restriction au-delà de ses engagements » conformes aux règles internationales après 2025, quand des clauses de l’accord de 2015 vont expirer, a-t-il ajouté.
Le président iranien a affirmé que son pays était prêt à s’asseoir à la table du dialogue en vue de contribuer à l’instauration de la stabilité et de la sécurité au Moyen-Orient, notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste.
Lors de cette conversation téléphonique, qui a duré plus d’une heure, M.Macron a qualifié d’« important » le développement des relations entre Téhéran et Paris.
Le président français a rappelé le soutien de l’Union européenne, notamment de la France, au maintien de l’accord nucléaire.
« La France respectera à 100 % l’accord nucléaire, car cela contribuera à la sécurité et à la stabilité de la région. L’Union européenne et la France confirment l’accord nucléaire tel qu’il est », a-t-il souligné.
Le président américain Donald Trump, fervent opposant à l’accord signé en juillet 2015, doit annoncer le 12 mai s’il se retire de l’accord nucléaire, pour réimposer ensuite les sanctions unilatérales américaines contre l’Iran suspendues depuis l’entrée en vigueur de cet accord.
Pompeo durcit le ton contre l’Iran
Entre-temps, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo poursuit une tournée au Proche-Orient visant à promouvoir la ligne dure de Washington sur l’Iran
Pompeo a clairement affiché dimanche la position des Etats-Unis lors de brèves visites en Arabie saoudite et en ‘Israël’, deux alliés stratégiques de Washington qui considèrent l’Iran comme leur ennemi et sont hostiles à l’accord sur le nucléaire.
« L’ambition de l’Iran reste de dominer le Moyen-Orient », a prétendu le secrétaire d’Etat américain à la presse à Tel-Aviv après un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Peu avant à Ryad, il a estimé que l’Iran est « le plus grand sponsor du terrorisme dans le monde ».
Pompeo, après un dîner samedi avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, s’est entretenu dimanche avec le roi Salmane et avec le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir.
Ryad, a déclaré M. Jubeir, soutient « les efforts visant à améliorer l’accord nucléaire » avec l’Iran et appelle à de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Pompeo a par ailleurs expliqué qu’il avait aussi discuté de la possibilité de voir Ryad faire davantage pour soutenir les opérations dirigées par Washington en Syrie, comme le souhaite Donald Trump. C’est-à-dire payer davantage aux Etats-Unis.
Plein soutien US à la guerre contre le Yémen
Il a en outre accusé l’Iran de « vendre des armes aux (forces d’Ansarullah) Houthis au Yémen ».
L’ancien patron de la CIA a, dans ce contexte, réaffirmé le plein soutien de Washington à son allié saoudien dans sa guerre contre le Yémen, où l’Arabie saoudite est depuis 2015 à la tête d’une coalition militaire de pays arabes qui mène des frappes meurtrières. Depuis le début de son agression en mars 2015, la guerre au Yémen a fait plus de 8 750 morts, d’après l’ONU. La situation humanitaire sur place ne cesse d’empirer et une épidémie de choléra aurait déjà touché plus d’un million de personnes.
Téhéran dénonce les accusations US infondées
En réaction, l’Iran a dénoncé lundi la répétition d’accusations américaines « infondées ».
« Les propos du secrétaire d’Etat américain sur la présence et le rôle de la République islamique d’Iran dans certains pays de la région sont la répétition d’accusations absurdes et infondées », rétorque le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Bahram Ghassemi, dans un communiqué.
« La présence [iranienne en Syrie et en Irak répond] à la demande du gouvernement légal de chacun de ces deux pays et s’exerce dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région, et cette assistance continuera aussi longtemps que [ces] gouvernements auront besoin d’aide dans ce combat », a-t-il ajouté.
Ghassemi a nié une nouvelle fois que l’Iran livre des armes aux forces yéménites d’Ansarullah, que Téhéran dit soutenir politiquement.
Les accusations américaines et saoudiennes sur le rôle présumé de la République islamique dans la guerre au Yémen sont « un faux problème, soulevé uniquement dans le but de détourner l’attention de l’opinion publique internationale des atrocités commises par l’Arabie saoudite dans ses attaques quotidiennes contre son pays ».
Avec PressTV + AFP
Source: Divers