Promesse de Donald Trump, le renseignement américain a cherché à sortir de sa prison le médecin qui avait aidé à traquer Ben Laden, mais son opération s’est soldée par un échec, affirment des sources concordantes.
La CIA préparait l’évasion de Shakil Afridi, médecin actuellement détenu dans une prison pakistanaise, qui avait permis au renseignement américain de suivre la piste d’Oussama ben Landen, ont indiqué à l’agence RIA deux sources concordantes sous couvert d’anonymat. Or, la libération de l’homme, promise par Donald Trump, a été empêchée par Inter-Services Intelligence (ISI), le renseignement pakistanais.
«La CIA projetait de sortir le docteur Shakil Afridi de la prison peshawaraise en tentant d’organiser son évasion, mais cela a été torpillé par ISI. C’est un informateur local qui travaillait aussi pour la CIA et qui était au courant de ce projet qui l’a balancé. ISI a appris que le plan de la prison elle-même avait suscité un intérêt», a indiqué un interlocuteur de l’agence.
Une autre source contactée par RIA a confirmé cette information. Elle a également requis l’anonymat invoquant le caractère sensible du sujet.
«Les services de renseignement protègent leurs informateurs qui se sont fait découvrir afin de conserver leur crédit de confiance aurpès des autres agents secrets et des autres informateurs, surtout à l’étranger. De fait, la CIA a à plusieurs reprises demandé au niveau gouvernemental l’extradition d’Afridi. Cela a été l’une des principales exigences au Pakistan dans la liste de Trump aussi», affirme la première source de l’agence.
Selon celle-ci, la situation dans laquelle se trouve Afridi restera l’une des pierres d’achoppement des relations entre les États-Unis et le Pakistan. Dans le même temps, indique l’interlocuteur de l’agence, la libération d’Afridi et son immigration aux États-Unis revêt une importance particulière pour les futures opérations secrètes du renseignement américain.
«Le Pakistan refusaient apparemment de libérer le docteur Afridi en raison de la position de l’armée qui estime que cela violerait la souveraineté du pays, saperait le système légal, mais aussi encouragerait l’activité de renseignement», indique la source.
Et d’ajouter: «Le Pakistan a même refusé d’échanger Afridi contre Aafia Siddiqui, une scientifique pakistanaise emprisonnée aux États-Unis pour collaboration avec al-Qaïda*.
Après l’élimination du terroriste numéro un, en mai 2011, les médias américains ont été nombreux à affirmer que ce succès était largement dû à Shakil Afridi. En mission pour la CIA, il avait réussi à entrer chez le chef d’al-Qaïda* et, sous prétexte d’une campagne de vaccination, avait obtenu des échantillons d’ADN de la famille ben Laden.
À l’époque, le dirigeant du Pentagone, Leon Panetta, et la secrétaire d’État, Hillary Clinton, avaient ouvertement reconnu le mérite de Shakil Afridi dans la liquidation d’Oussama ben Laden. Cette opération, lancée par les États-Unis sur le territoire du Pakistan à l’insu des autorités du pays, avait été vivement critiquée par Islamabad et avait sérieusement détérioré les relations bilatérales.
Source: Sputnik