Les associations humanitaires franco-syriennes sont entravées dans leurs actions par des blocages de toutes sortes mis en place par les banques dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme, dénoncent ces ONG.
Dans une lettre ouverte publiée jeudi matin, le Collectif de développement et secours syrien (CODSSY), qui regroupe de nombreuses associations de la diaspora syrienne en France, pose la question : « Sera-t-il encore permis d’apporter de l’aide humanitaire en Syrie? »
« La question se pose alors que les missions humanitaires et médicales portées par les associations de la diaspora syrienne en France sont directement entravées par les banques depuis 2014 et le renforcement de la lutte contre le financement du terrorisme », ajoute la lettre.
« Refus d’ouverture de comptes bancaires, fermetures de comptes sans motifs, fermetures de plateformes de collecte de dons en ligne, graves retards et annulation de virements: les entraves sont nombreuses », ajoutent les ONG.
« Nous demandons à ce que les contrôles soient renforcés, car c’est une protection à la fois pour les banques et pour nous » confie à l’AFP Ammar Chaker, secrétaire général de l’Union des organisations de secours et de soins médicaux (UOSSM).
« Mais il nous faut des procédures claires et des réponses à nos interrogations. Quand un virement est bloqué ou rejeté, que l’on comprenne pourquoi, que l’on puisse apporter les justificatifs nécessaires pour que ça passe », dit-il. « Actuellement, les transferts de fonds sont arrêtés, on ne nous dit pas pourquoi. Cela nous met dans l’impasse ».
Les signataires de la lettre ouverte rappellent que « le 22 mars, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, annonçait un triplement inédit du budget alloué à l’humanitaire qui devenait +un des piliers de notre politique étrangère+. Pourtant, pour que cette politique soit efficace il est essentiel que les impératifs sécuritaires ne rendent pas impossible toute action humanitaire ».
Ils appellent à « l’ouverture d’une discussion rassemblant l’ensemble des autorités publiques compétentes, les institutions bancaires (…) afin que des solutions concrètes puissent être trouvées et mises en œuvre ».
Source: AFP