L’influence russe au Liban revêt une importance particulière dans la mesure où les combattants du Hezbollah en Syrie luttent contre Daech aux côtés des forces russes. Partant de ce point de vue, l’éditorialiste de News Week estime qu’après la Syrie, les Russes choisiraient le Liban. Les lignes qui suivent offrent un extrait de l’éditorial de News Week.
« Alors que les rebelles extrémistes sont presque entièrement freinés en Syrie où le président Bachar al-Assad retrouve chaque jour davantage sa puissance d’antan, la Russie s’occupe, non sans précaution, d’un autre plan de l’autre côté des frontières syriennes, au Liban voisin. D’après le journal Christian Science Monitor, ce plan comprend entre autres un accord militaire d’une valeur d’un milliard de dollars avec une période de 15 ans pour le remboursement et zéro pourcent d’intérêt.
Les analystes du département Moyen-Orient au sein de l’Observatoire d’idées Carnegie disent que la Russie cherche à étendre son influence dans la région et cela pourrait entraîner davantage de coopérations militaires dont un accord défensif signé l’année dernière entre les Russes et les Libanais.
Par ailleurs, l’agence Sputnik et la chaîne libanaise Al-Mayadeen estimaient probable, en février, que le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev, ait chargé l’armée russe d’œuvrer au renforcement des relations défensives avec Beyrouth. À ce sujet, le site d’information The National Interest indique que l’objectif consiste à ouvrir les ports libanais aux navires de guerre russes. »
La revue américaine affirme pourtant que le projet libanais de Moscou pourrait s’avérer un véritable défi pour le Kremlin, vu l’emplacement géographique du Liban entre la Syrie et Israël et en raison des rivalités régionales de l’Iran et de l’Arabie saoudite. L’article fait aussi allusion à la répartition des institutions étatiques au Liban entre les chrétiens, les sunnites et les chiites, avant d’évoquer les problèmes survenus ces dernières décennies à cause des perturbations ayant affecté l’équilibre du pouvoir dans ce pays. Toujours selon News Week, les différends politiques ont toujours existé au Liban, si bien qu’il y a de nos jours deux courants politiques majeurs : le courant 8 mars et le courant 14 mars dont le premier est proche de l’Iran, allié stratégique de Moscou dans la région.
Contrairement aux États-Unis, la Russie suit une approche « multi-façade », en essayant d’entretenir des relations plutôt stables avec différents pays de la région. Et plus les relations entre un pays quelconque et les États-Unis sont tendues, plus les Russes auront la chance d’exporter leurs armements, ajoute l’article.
Mais il ne faudrait pas oublier qu’à travers ces gros contrats d’armement, la Russe vise, également, à s’imposer comme un important acteur régional que les Américains auraient intérêt à ne jamais ignorer. Et selon Newsweek, il ne serait pas exclu que le Liban s’approche à son tour de la Russie, capable selon lui de juguler le dangereux cercle de violence et verbiages qui risquent de conduire ce pays voire toute la région vers une nouvelle guerre, une guerre qui, si elle a lieu un jour, mettrait l’Iran et Israël face à face.
Source: PressTV