La livraison de systèmes antiaériens russes S-400 Triumph à la Turquie est considérée par l’Otan comme une véritable «provocation», a affirmé la revue allemande Der Spiegel.
L’Alliance redoute que grâce à cette arme Moscou puisse découvrir les points forts et les faiblesses des chasseurs américains de cinquième génération F-35 que la Turquie envisage d’acheter à Washington.
«Ironie du sort: le S-400 est considéré comme l’ennemi le plus dangereux du chasseur polyvalent qui doit former prochainement la base des forces aériennes des États-Unis et d’autres pays» de l’Otan, a affirmé la revue.
Toujours selon Der Spiegel, les militaires des pays de l’Otan redoutent les livraisons des systèmes russes, ces derniers pouvant devenir «les yeux de Moscou» en Turquie. Ainsi, grâce aux Triumph, la Russie pourrait obtenir toutes les informations sur les F-35 et les autres avions de combat.
En outre, les S-400 risquent de mettre en échec la technologie furtive qui permet aux engins de devenir quasi-indétectables. Der Spiegel explique que les systèmes russes seront capables d’enregistrer les données du radar de bord et des canaux de communication avec les services au sol pour «étudier pas à pas et définir les lieux de présence des chasseurs dits invisibles».
«Pour les F-35, dont la furtivité et les capacités de transmission des données sont les principaux atouts, ce serait une catastrophe», fait remarquer la revue.
En septembre dernier, le Service fédéral russe pour la coopération militaire et technique (FSVTS) a annoncé que Moscou et Ankara avaient signé un accord sur la livraison de plusieurs systèmes S-400 à la Turquie. Début avril, à l’issue de négociations avec le Président turc, Vladimir Poutine a confirmé qu’il était prévu d’accélérer les livraisons des S-400 à Ankara.
La Turquie achètera deux batteries dont elle assurera elle-même la maintenance. Elle s’est également entendue avec la Russie sur la coopération technologique en vue de la fabrication du système en Turquie.
Les États-Unis et les représentants de l’Otan ont exprimé à plusieurs reprises leur mécontentement face à la décision d’Ankara. Wess Mitchell, secrétaire d’État adjoint américain chargé de l’Europe et de l’Eurasie, a déclaré sans ambages que cette transaction risquait d’avoir un impact négatif sur la livraison de F-35 à la Turquie.
Source: Sputnik