Sur les 60 martyrs du lundi 14 mai 2018 lors de la marche populaire qui a eu lieu près de la frontière entre la bande de Gaza , pour protester contre le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Al-Quds occupée, il y a plusieurs enfants. Dont un bébé palestinien qui a succombé après avoir inhalé du gaz lacrymogène tiré par les forces d’occupation, contre les manifestants palestiniens , a annoncé mardi le ministère de la Santé de l’enclave.
Le bébé, Leila al-Ghandour, est âgée de huit mois, a-t-on précisé de même source.
Un handicapé palestinien a également été tué, lundi, par les tirs d’occupation à Gaza, Fadi Abou Salah, dont les jambes sont amputées. Une photo du martyr, assis sur une chaise roulante en train de lancer des pierres contre les forces d’occupation, a circulé sur les réseaux sociaux. L’image d’Abou Salah incarne la résistance des Palestiniens face à l’arrogance israélienne.
Balles à effet explosif et gaz chimiques
Il A noter que le chirurgien français, Pr.Christophe Oberlin, qui a opéré des victimes des tirs de l’armée israélienne, a pu constater que les types de balles utilisés sont choisis pour fabriquer des handicapés à vie, tant les blessures occasionnées sont graves et difficiles à réparer. Ces balles sont destinées à la chasse, et les associations de défense de la vie animale protestent, avec raison, contre la cruauté inutile que représente leur utilisation.
Les soldats israéliens utilisent aussi les « soft-nose bullets », ces balles à effet explosif qui font éclater les os, transforment en une bouillie sanglante l’intérieur des cranes, broient les corps en y laissant des cratères où l’on peut passer le poing. Ils utilisent aussi les gaz. Des attaques chimiques comme celles, simultanée sur le nord et le sud de la Bande de Gaza qui ont laissé au sol des dizaines de blessés inconscients et agités de convulsions pendant de longues minutes. Des convulsions qui se reproduisent régulièrement chez les victimes hospitalisées dans les services de soins intensifs. Des gaz neurotoxiques. D’autres gaz, de couleur différente, produisent vomissements et diarrhées sanglantes.
Les Palestiniens commémorent la Naqba
En plus de 60 Palestiniens tombés en martyrs, dont 7 enfants, sont à déplorer plus de 2800 blessés en majorité par des tirs de snipers israéliens, faisant de lundi la journée la plus meurtrière depuis la guerre israélienne de l’été 2014 contre l’enclave palestinienne.
Au lendemain de cette journée sanglante, les Palestiniens de la bande de Gaza sous blocus et de Cisjordanie occupée commémorent le 15 mai la « Nakba », la « catastrophe » qu’a représenté à leurs yeux l’usurpation de la Palestine par des gangs sionistes en 1948 et l’exode de centaines de milliers d’entre eux.
Après avoir enterré leurs morts, les Gazaouis devraient à nouveau prendre la direction de la barrière de sécurité israélienne.
Khalil al-Hayya, l’un des responsables du Hamas, a assuré lundi soir que le mouvement allait se poursuivre.
Des manifestations sont également prévues en Cisjordanie, distante de Gaza de quelques dizaines de kilomètres à travers les territoires occupés.
Des centaines de milliers de gazaouis ont protesté lundi à la frontière pour commémorer la Nakba (catastrophe) et le transfert de l’ambassade américaine vers la ville de Jérusalem AlQuds occupée. Ils ont également dénoncé la complicité et la trahison des pays arabes, notamment ceux des pays du Golfe.
Condamnations internationales timides
Les massacres israéliens de lundi ont attiré à ‘Israël’ de nombreuses critiques, dont des condamnations timides pour usage excessif de la force.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir à 14H00 GMT à l’initiative du Koweït.
La direction palestinienne a crié au « massacre ». La Turquie et l’Afrique du Sud ont décidé de rappeler leur ambassadeur.
La Turquie a accusé ‘Israël’ de « terrorisme d’Etat » et de « génocide », estimant que les Etats-Unis partageaient la responsabilité du « massacre » à Gaza.
Le président français Emmanuel Macron a « condamné les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants » palestiniens.
L’ONG Amnesty International est allé jusqu’à évoquer des « crimes de guerre ».
L’Union européenne et Londres ont appelé à la retenue.
Les USA bloquent un projet de résolution
Cependant, les Etats-Unis, allié historique d’Israël dont le président Donald Trump a multiplié les gestes favorables à l’entité sioniste, ont bloqué lundi l’adoption d’un communiqué du Conseil de sécurité qui entendait appeler à une enquête indépendante et exprimer son « indignation » « face à la mort de civils palestiniens exerçant leur droit à manifester pacifiquement ».
Renforts autour des ambassades US
Confronté à l’énorme indignation contre la décision de la Maison Blanche de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers AlQuds, le Pentagone a renforcé ses mesures de sécurité à proximité de certaines de ses ambassades situées en Asie de l’Ouest notamment en Égypte, en Jordanie et au Liban. Pour ce faire, les forces spéciales MARSOC, plus communément appelées « les Marines », ont suivi un entraînement particulier pour faire face à cette situation, rapporte le journal israélien Haaretz.
La bande de Gaza est depuis le 30 mars le théâtre d’une protestation massive appelée « Grande marche du retour ». Elle vise à défendre la revendication des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés après l’usurpation de la Palestine ou la création d’ « Israël » en 1948. Il s’agit aussi de dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans contre la bande de Gaza.
Depuis le 30 mars, 113 Palestiniens sont tombés en martyr.
Source: Médias