Après le transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, l’ancien Premier ministre qatari, de 2007 à 2013, Hamad ben Jassem al-Thani, a estimé ce mardi, sur son compte Twitter, que le plan américain de résolution du conflit palestinien baptisé «Deal du siècle» serait en train d’être mis en œuvre avec la complicité «de grands pays arabes».
«J’ai averti et souhaité en même temps, une fois à la télévision et une autre fois sur Twitter, qu’il n’y ait pas d’abandon de la cause palestinienne, en particulier de la question de la ville sainte de Jérusalem. Mais malheureusement, voilà que le plan du « Deal du siècle » est en train d’être exécuté étape par étape avec le soutien et la bénédiction de grands pays arabes», a écrit l’ancien Premier ministre qatari. «Et j’aimerais bien leur demander [à ces pays arabes, ndlr] quel est le prix [que les américains vous ont proposé, ndlr] en contrepartie de votre position».
L’ancien responsable qatari a rappelé qu’il a toujours soutenu le principe d’une solution politique pacifique au conflit palestinien, acceptée par les deux parties du conflit et qui garantit les droits inaliénables du peuple palestinien.
«Malheureusement nous nous sommes engagés, dans le monde arabe, dans un tunnel sombre où nous n’avons aucune vision, et pas uniquement sur la question palestinienne, mais sur toutes les questions régionales et internationales», a écrit l’ancien Premier ministre.
L’ancien responsable qatari a dénoncé les déclarations officielles des pays arabes, qui selon lui, se sont juste contenté de dénoncer le transfert de l’ambassade des USA à Jérusalem «tout en étant malheureusement parties prenantes dans tout ce qui se passe».
«Je ne suis pas gêné de dévoiler les noms des pays arabes qui ont contribué à nous faire parvenir à cette situation, mais j’espère qu’ils reviendront à la raison», a conclu M. al-Thani.
Les principaux points contenus dans le plan américain du «Deal du siècle» ont été présentés aux parlementaires palestiniens, réuni en janvier à Ramallah, par Saeb Erekat. Le plan prévoirait l’établissement de la future capitale palestinienne à Abu Dis. En même temps, Israël annexerait les grandes colonies juives de Cisjordanie. Le nouvel État palestinien aurait une police mais pas d’armée. Les forces israéliennes garderaient le contrôle sur la vallée du Jourdain et les montagnes de Cisjordanie. Elles se retireraient des localités administrées par l’Autorité palestinienne. Israël serait le «foyer national du peuple juif» et l’État palestinien le «foyer national du peuple palestinien». Les familles arabes qui ont fui leurs terres lors de la création de l’État d’Israël auraient droit à une «solution juste» uniquement à l’intérieur de l’État palestinien.
La cérémonie d’ouverture de l’ambassade des États-Unis s’est tenue ce lundi à Jérusalem. Le transfert de l’ambassade se fait dans le cadre de la décision du Président américain de reconnaître Jérusalem comme étant la capitale d’Israël. Un très petit nombre de pays ont suivi cette décision des États-Unis, considérant le statut de Jérusalem comme l’un des problèmes clés du conflit au Proche-Orient. Les Israéliens ont conquis la partie orientale de la ville pendant la guerre des Six-Jours. Les Palestiniens souhaitent que Jérusalem-Est devienne la capitale de leur État.
Alors que des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza ont protesté lundi à la frontière contre l’inauguration, le même jour, à Jérusalem de l’ambassade américaine, l’armée israélienne a ouvert le feu tuant 62 palestinien et en blessant 2700.
Source: Avec Sputnik