A présent il ne lui reste plus qu’à passer la dernière étape de nomination: le vote au Sénat.
Il est clair dès à présent que la chambre haute du congrès soutiendra Gina Haspel et qu’elle deviendra la première femme directrice de la CIA dans l’histoire des États-Unis, écrit jeudi le quotidien Kommersant.
Sur 15 membres de la commission du renseignement, 10 ont soutenu Gina Haspel et 5 se sont prononcés contre mercredi. Le président de la commission Richard Burr a noté sur Twitter que Gina Haspel était la «candidate la plus qualifiée parmi ceux que le Président pouvait choisir au poste de directeur de la CIA, et la plus préparée parmi tous les prétendants à ce poste en 70 ans d’histoire du service».
Le site de la CIA indique seulement que Gina Haspel travaille au sein du service depuis 1985, qu’elle a une «grande expérience de travail à l’étranger» et qu’elle a reçu de nombreuses récompenses.
Par ailleurs, des médias rapportent qu’à l’époque de la perestroïka l’agente aurait travaillé pendant quelques années sous couverture en URSS et qu’en 2002 elle dirigeait une prison secrète de la CIA en Thaïlande.
D’après un rapport d’Amnesty International paru en 2017, dans la prison thaïlandaise portant le nom de code Cat’s Eye, au moins deux prisonniers qui y avaient été amenés de force ont été torturés. Ils étaient soupçonnés d’implication dans les attentats du 11 septembre 2001 aux USA. Il s’est avéré ensuite que l’un d’eux était le citoyen saoudien Abu Zubaydah considéré comme l’un des leaders du groupe terroriste Al-Qaïda. Les médias américains écrivent que cet individu suspecté de terrorisme aurait été torturé 83 fois en l’espace d’un mois.
A ce sujet, John McCain a déclaré qu’il était préoccupé par le «rôle de Gina Haspel dans le recours à la torture par les Américains» et le fait qu’elle refuse de reconnaître l’amoralité de telles pratiques. Après le refus de McCain de soutenir la candidate de son propre camp, les médias américains ont commencé à établir des listes des partisans et des opposants de Gina Haspel au Sénat. Conclusion: si au moins deux Démocrates la soutenaient, elle serait nommée.
Et en effet, il y a une semaine, le membre de la commission du renseignement Joe Manchin a annoncé son soutien à Gina Hapsel qui, selon lui, a travaillé dans les «recoins les plus dangereux du monde» et a fait plusieurs fois des «sacrifices pour le pays».
Les experts formulent des prévisions prudentes quant à l’activité de Gina Haspel à son nouveau poste parce que «pratiquement toute sa vie elle a travaillé dans une organisation fermée, qui plus est sous couverture», explique Iouri Rogoulev, directeur de la fondation Franklin Roosevelt d’étude des USA. «D’un côté, en tant que cadre de la CIA elle jouira d’une certaine indépendance car elle possède davantage d’informations que le Président. De l’autre, la CIA est une structure qui est subordonnée directement au Président et par rapport à laquelle il est incorrect de poser la question de l’indépendance», conclut l’expert.
Source: Sputnik