Le statut du sud de la Syrie fait l’objet de spéculations médiatiques sur la position russe.
Dans les médias israéliens, les journalistes et experts font avancer la thèse d’un accord avec les Russes en fonction duquel Moscou interdirait aux Iraniens et au Hezbollah de s’approcher de cette zone frontalière avec les territoires occupés.
Les déclarations officielles russes sont venues étayer leur version des faits.
Ce mercredi 30 mai, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a réitéré une deuxième fois que toutes les formations étrangères devraient quitter les zones de désescalade dans le sud-ouest syrien, rapporte la télévision satellitaire libanaise al-Mayadeen Tv.
Il a précisé que son pays effectuait des tractations avec les Américains et les Jordaniens.
« Nous avons des accords bien connus autour des zones de désescalade sud-ouest, conclus entre les Etats-Unis, la Russie et la Jordanie. Et qu’Israël connait bien. Ces accords stipulent que ces zones de désescalade devraient renforcer la stabilité et qu’elles devraient être évacuées de toutes les forces étrangères, à l’exception des forces syriennes », a-t-il ajouté, en marge d’une conférence organisée à Moscou.
Et M. Lavrov de conclure : « Je pense que ceci devrait avoir lieu le plus tôt possible. Nous sommes en train de le faire, en collaboration avec les collègues jordaniens et américains ».
Selon la télévision iranienne arabophone al-Alam, une source informée a assuré pour des médias russes que les discussions sur les zones de désescalade du sud syrien dont al-Tanf ont eu lieu depuis plusieurs semaines et sont terminées.
« Le contrôle de tout le sud syrien et d’al-Tanf devrait être entre les mains de Damas compte tenu des accords conclus. Concernant les hauteurs du Golan, les accords les concernant seront renouvelés autour d’une mission de contrôle supervisée par les Nations Unies », ajoute cette source.
Le fait que les ennemis de Damas acceptent un tel compromis n’en demeure pas moins un exploit pour le gouvernement syrien.
« Le retour de la souverainteté syrienne dans le sud est l’illustration d’une double victoire de la Syrie et de ses alliés: celle de la restitution de la souverainté et celle sa reconnaissance de la part de ses ennemis », conclut néanmoins le journal libanais al-Akhbar
Juste après la libération de la Ghouta occidentale, qui s’est achevée en sécurisant le camp de Yarmouk et Hajar Aswad, l’armée syrienne a largué des tracts sur des zones de Deraa demandant aux miliciens de rendre les armes.
En même temps, ses militaires ont commencé à affluer vers les positions de l’armée dans le sud, en préparation à une opération pour en déloger les groupes terroristes soutenus par les Etats-Unis, la Jordanie et Israël.
Les Etats-Unis sont intervenus, menaçant d’une riposte ferme. Et des tractations ont été entamées avec les Russes.
« Les menaces américaines et les pressions israéliennes sur Moscou se veulent contribuer aux efforts américains destinés à démanteler les ententes bilatérales conclues entre Moscou et Téhéran voire celles tripartites avec la Turquie aussi », analyse al-Akhbar.
Or, la demande israélienne va bien au delà. Alors que le ministre israélien de la guerre Avigdor Lieberman s’est rendu à Moscou pour rencontrer son homologue russe le général Serguei Choïgu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse de répéter qu’Israël et d’autres acteurs régionaux voudraient que les Iraniens quittent toute la Syrie et pas seulement le sud syrien.
Source: Divers