26 adeptes du courant musulman ahmadi, considéré comme «une secte» par les autorités algériennes et l’OCI, ont comparu le 29 mai au tribunal d’Akbou en Algérie. Pour la défense, il s’agit d’un «procès politique contre des citoyens pacifiques appartenant à une école de pensée comme il en existe beaucoup à travers le monde musulman».
Le procureur de la République a requis des peines de six mois de prison ferme et des amendes de 20.000 dinars d’amende (150 euros), contre les 26 personnes, adeptes du courant musulman ahmadi, qui comparaissaient le 29 mai devant le tribunal d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa à l’Est d’Alger, selon Jeune Afrique.
Les prévenus, adeptes d’un courant de pensée considéré par les autorités algériennes comme dangereux pour la sécurité nationale, répondaient des chefs d’accusation d’«offense à l’islam», «constitution illégale d’association» et de «collecte illégale de cotisations», selon la même source.
Pour leurs avocats, il s’agit d’un «procès politique contre des citoyens pacifiques appartenant à une école de pensée comme il en existe beaucoup à travers le monde musulman».
«Aucun acte illégal ou contraire à la loi n’a été commis par les prévenus. Leur dossier est vide. Cette affaire relève de la liberté de pensée », a déclaré Me Salah Dabouz, un des avocats des prévenus lors de l’audience.
«Lors des auditions, les gendarmes ont questionné les prévenus sur leurs convictions religieuses et leurs sentiments profonds. C’est tout simplement de l’inquisition. Nul n’a le droit d’interroger un citoyen sur sa foi ou ses convictions», a souligné Me Sofiane Ikken, un autre membre de la défense.
Un avocat ayant défendu dans plusieurs procès similaires des adeptes du courant ahmadi aurait confié à Jeune Afrique que «des arrestations ont été opérées dans 31 wilayas d’Algérie». «Plusieurs d’entre eux [les personnes arrêtées, ndlr] ont été condamnés à de la prison ferme», a-t-il affirmé.
Du côté des autorités algériennes, les choses ne sont pas vues sous le même angle. En effet, le ministre des Affaires religieuses du pays, Mohamed Aïssa, a fustigé le courant ahmadi, l’accusant de «vouloir saper le socle unissant les Algériens», a rappelé Jeune Afrique.
Le ministre algérien, selon le journal El Watan, dans son édition du 29 mai, a fait savoir dans une autre déclaration que les personnes poursuivies «ne le sont pas pour la pratique de leur culte religieux, mais pour leur adhésion à une association non agréée et leur collecte de dons sans autorisation».
Le tribunal d’Akbou rendra son verdict le 12 juin.
Pour mémoire, l’organisation de la coopération islamique (OCI) considère le courant ahmadi comme une secte.
Source: Sputnik