Alors que les yeux du monde étaient rivés sur les Etats-Unis où une bataille acharnée opposait le républicain Donald Trump à sa rivale démocrate Hillary Clinton, la classe politique française suivait de près l’évolution du scrutin.
La percée électorale spectaculaire de Trump, Etat après Etat, qui s’est finalement traduite par sa victoire sur Hillary Clinton, a mis en effervescence les dirigeants et responsables politiques français au cours de la nuit du 8 au 9 novembre et dans la matinée suivante.
Visiblement bouleversé par l’accumulation de victoires du candidat républicain au cours de la veillée électorale, l’ambassadeur de France aux Etats-Unis Gérard Araud, pris de «vertige», a écrit : «Un monde [qui] s’effondre sous nos yeux» sur Twitter… avant d’effacer son message dramatique, regrettant sans doute d’être sorti de la réserve à laquelle son poste officiel est censé le contraindre.
Socialistes et écologistes indignés par le succès de Trump
Chez certains hommes politiques aussi, les conquêtes successives du champion républicain ont suscité des réactions d’intense inquiétude. Les députés (PS) Jean Louis Gagnaire et (UDI) Yannick Favennec ainsi que le sénateur socialiste Jean-Marie Bockel se sont fendus, à l’aube, de tweets témoignant de leur terreur à la découverte d’une probable entrée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Egalement effrayé par la victoire du candidat de la droite américaine, le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a appelé à l’unité de la gauche face au Front national (FN), dont l’accès au pouvoir aurait gagné en crédibilité avec les résultats du scrutin américain.
Eric Coquerel, du Parti de gauche, s’est dit inquiet de voir élire quelqu’un qui, «pendant sa campagne, a été raciste, sexiste, climato-sceptique, a fait mine de se positionner comme candidat antisystème alors même que son programme favorise les plus riches», avant de poursuivre : «Au-delà de la dangerosité de cette élection, il faut en tirer des conclusions pour la nôtre en 2017.»
Une période d’incertitude, selon Hollande
C’est une période d’incertitude qui débute avec la victoire de Donald Trump, estime le président francçais François Hollande qui reste toutefois bien résolu à s’entretenir avec le nouveau président américain «avec vigilance et franchise».
Dans son discours glacial, prononcé à l’Élysée, le numéro un français a félicité formellement le nouveau président américain, « comme il est naturel entre deux chefs d’État démocratiques ».
« Ce qui est en jeu, c’est la paix, c’est la lutte contre le terrorisme, c’est la situation au Moyen-Orient, ce sont les relations économiques et c’est la préservation de la planète », a solennellement déclaré le chef d’État français, cité par l’AFP.
Pour lui, « ce nouveau contexte exige plus que jamais que la France soit forte et qu’elle prenne ses responsabilités partout dans le monde comme je l’ai fait en 2012 ».
Sauf qu’avec une cote de 5 %, il serait plus modeste de ne pas citer son exemple. Il est d’ailleurs curieux de constater que la « période d’incertitude » semble avoir déjà débuté pour M. Hollande. Cela fait plusieurs mois que celui-ci hésite et ne peut pas décider s’il se présentera ou non à la présidentielle.
Mais comme le choix du peuple français n’est pas encore pour demain, François Hollande ne perd toujours pas l’espoir de confronter « certaines positions prises par Donald Trump pendant la campagne américaine » aux « valeurs et aux intérêts » que la France partage avec les États-Unis.
Pour ce faire, il a promis aujourd’hui d’ « engager une discussion » avec le nouveau président américain, et ce « avec vigilance et franchise ».
Avec RT + Sputnik