Un jeune palestinien a été tué dans la bande de Gaza pour la simple raison qu’il est chiite.
Miskal al-Salemi, 35 ans, est mort sur le champ après qu’un homme armé inconnu lui a tiré deux balles dans la tête. Il était assis à proximité de sa maison, dans le camp al-Chati, non loin de la résidence du vice-président du mouvement Hamas Ismail Haniyyeh.
Selon le journal al-Akhbar, sur les réseaux sociaux, certaines réactions ont salué ce meurtre. Elles sont venues des milieux salafo-wahhabites.
Salemi travaillait dans l’un des services de sécurité de l’Autorité palestinienne avant de se retrancher chez lui, depuis que le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2006.
Diplômé de l’Univesité islamique de Gaza, il menait des discussions religieuses sur son compte Facebook.
Le 8 octobre dernier, il avait salué la révolution de l’Imam Hussien, petit fils du prohète Mohammad (s), contre le despote Yazid fils de Mouawiya, et appelé les membres de Fatah à prendre connaissance de ses faits. Selon lui « le Hezbollah libanais n’a triomphé contre Israël que grâce à Hussein ».
Mais lors de sa dernière intervention, il a écrit qu’il allait arrêter d’écrire et s’est excusé auprès des internautes. Ses proches l’auraient plusieurs fois réprimandé pour se prises de position religieuses.
Selon al-Akhbar, ce n’est pas la première fois que des individus font l’objet de meurtre ou de tentatives de meurtres au motif qu’ils se sont convertis au chiisme. Sachant que les milieux wahhabites salafistes mènent une chasse sans merci contre tout musulman voulant suivre l’école des Gens de la Famille prophétique, les « Ahl al-Beit ».
Le site israélien al-Masdar lui a consacré un article le 9 février dernier, intitulé « Hamas arrête un converti au chiisme qui s’en pris aux imams des Sunnites ». Comme c’est l’habitude de ce site israélien qui traite des questions inter palestiniennes, l’article a été rédigé avec un ton provocateur.
Des sources locales ont révélé que la famille de la victime dont certains membres sont des cadres hauts placés au sein du Fatah a refusé de recevoir son cadavre, avant justice ne soit rendue et que l’auteur de son assassinat ne soit arrêté.