La Cour internationale de Justice (CIJ) a annoncé vendredi la tenue d’audiences publiques du 27 au 29 juin concernant les « violations des droits de l’homme » reprochées par le Qatar aux Emirats arabes unis et liées, selon lui, à une « discrimination contre le Qatar et ses citoyens ».
Le 5 juin 2017, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont coupé tous leurs liens avec le Qatar en l’accusant notamment de « financer le terrorisme », malgré les fermes démentis de Doha.
Doha a dénoncé « un blocus » aérien, maritime et terrestre ainsi que l’expulsion de ses citoyens par les pays adverses.
Dans une déclaration diffusée lundi par son ministère des Affaires étrangères, le Qatar s’en prend en particulier aux Emirats arabes unis, son rival de toujours, dont les actions ont eu « un effet dévastateur sur les droits de l’homme de Qataris et de résidents du Qatar » qui ont fait l’objet de « mesures de discrimination » aux Emirats.
Parmi ces mesures, figurent des expulsions collectives, l’interdiction pour des Qataris d’entrer ou de transiter par les Emirats, la fermeture de l’espace aérien et des ports émiratis au trafic vers et depuis le Qatar, ou encore une discrimination contre des étudiants aux Emirats, affirme le texte.
Doha a demandé à la CIJ d’ordonner à Abou Dhabi « de suspendre et d’abroger immédiatement les mesures discriminatoires actuellement en vigueur », « de condamner publiquement la discrimination raciale à l’égard des » Qataris et de rétablir les Qataris « dans leurs droits », tels que les droits au mariage, à la liberté d’opinion et d’expression, à la santé ou à l’éducation, indique la Cour dans un communiqué.
Le Qatar exige également des réparations intégrales de la part d’Abou Dhabi.
Par ailleurs, Doha souhaite également que la CIJ prenne des « mesures conservatoires +afin de protéger contre tout nouveau préjudice irréparable les droits (des) Qataris et leurs familles et d’éviter que le différend ne s’aggrave ou ne s’étende+ en attendant l’arrêt définitif en l’affaire », a ajouté la CIJ.
Depuis le début de la crise dans le Golfe, tous les efforts diplomatiques, notamment ceux du Koweït et des Etats-Unis, ont échoué.
Le Qatar affirme que ses adversaires cherchent à mettre sa politique étrangère « sous tutelle ».
La CIJ, principal organe judiciaire de l’ONU, siège à La Haye et juge les différends entre Etats mais ne dispose pas de moyens coercitifs pour faire appliquer ses décisions.
Source: AFP