L’accord nucléaire iranien est en « soins intensifs » et Téhéran pourrait en sortir dans les prochaines semaines si aucune garantie n’a été apportée par l’Union européenne, a averti vendredi le ministre adjoint des Affaires Etrangères.
La République islamique veut « préserver l’accord » mais des ajustements doivent être faits à la suite de la décision de Washington de se retirer du traité historique, a déclaré Abbas Araghchi dans un entretien accordé à Euronews.
L’accord a « perdu son équilibre » en raison du retrait des Etats-Unis, a-t-il ajouté. « Si les Européens et les autres participants au JCPOA (sigle officiel de l’accord, ndlr) souhaitent que l’Iran reste dans l’accord, ils devraient compenser l’absence des Etats-Unis et la réimposition des sanctions américaines », a-t-il encore dit.
Téhéran a déclaré à maintes reprises qu’il voulait sauver l’accord, mais a exprimé sa frustration face aux propositions européennes.
La vice-présidente iranienne, Masoumeh Ebtekar, avait déjà déclaré la semaine dernière que l’Iran veut que le maintien de l’accord sur le nucléaire soit confirmé « le plus tôt possible » et « ne peut pas attendre indéfiniment ».
Elle a par ailleurs répété que le guide suprême, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, avait ordonné des travaux préparatoires afin que l’Iran soit prêt « à enrichir de l’uranium à l’avenir ».
L’Iran avait notifié début juin à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) la mise en route d’un plan pour augmenter sa capacité à enrichir l’uranium en accroissant le nombre de ses centrifugeuses, moins de 24H00 après avoir menacé de reprendre l’enrichissement d’uranium.
« Ce que nous faisons ne viole pas l’accord » sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à Vienne et dont les États-Unis se sont retirés le 8 mai, a déclaré le vice-président iranien Ali Akbar Salehi, cité par l’agence de presse iranienne Fars.
L’accord de 2015, qui vise à exclure toute dimension militaire, est fragilisé par la décision le 8 mai du président américain Donald Trump de se retirer de ce texte conclu au terme de plusieurs années de marathon diplomatique.
Source: Médias