Selon le quotidien Oberösterreichische Nachrichten, plusieurs compagnies autrichiennes sont contraintes de chercher des moyens de contournement des sanctions et subissent d’importantes pertes financières.
Le journal cite l’exemple de la compagnie Greisinger, qui fabrique des produits carnés et travaille avec la Russie depuis les années 1990. Suite aux sanctions, ses ventes sont soudainement passées de 13,5 millions d’euros à pratiquement zéro — ce qui représente pour la société une perte de plus de 12,5% de chiffre d’affaires.
«A l’époque, nous avons réussi à trouver d’autres destinations d’exportation, mais pour cela nous avons dû tripler les effectifs du service des ventes. Tout cela s’est ensuite reflété sur nos indicateurs», déclare Franz Greisinger, patron de Greisinger.
Il est persuadé qu’après la levée des sanctions, la compagnie reprendra rapidement ses positions en Russie.
Une autre compagnie autrichienne, Backaldrin, qui produit des additifs spéciaux pour l’industrie boulangère, a été forcée de délocaliser sa production pour exporter ses produits en Russie.
«Nous avons dépensé 1 million d’euros pour cela. Notre travail avec la Russie, établi depuis 22 ans, était en suspens», témoigne le patron de Backaldrin, Peter Augendopler.
Aujourd’hui, Backaldrin travaille en Russie-même. Selon Peter Augendopler, la décision d’investir 10 millions d’euros devait être prise très rapidement pour rassurer les clients.
D’après Gottfried Kneifel, directeur de l’Institut d’économie de la Haute-Autriche, «de facto les sanctions ont été une balle dans le pied pour les entreprises».
Friedrich Schneider, professeur d’économie de Linz, a prouvé la nuisibilité des sanctions par les chiffres. Entre 2013 et 2016, les exportations d’UE en Russie se sont réduites d’un tiers pour atteindre 72 milliards d’euros. La réduction des exportations autrichiennes a été de près de 10%.
«Dans ce contexte de guerre économique, les compagnies autrichiennes sont également contraintes de se résigner au préjudice qui l’accompagne», déclare Friedrich Schneider.
Les relations entre la Russie et les pays de l’UE se sont détériorées pendant la crise politique en Ukraine en 2014. Après le retour de la Crimée en Russie, Moscou a été accusé d’avoir violé le droit international et des sanctions contre la Russie ont été décrétées.
La Russie a pris des contremesures en lançant une politique de substitution aux importations. Moscou a souligné à plusieurs reprises que le langage des sanctions était contreproductif. Dans le même temps, les autorités soulignaient que la Russie n’était pas une protagoniste du conflit ukrainien intérieur, ni une partie des Accords de Minsk pour régler la situation dans l’Est de l’Ukraine.
Selon Vladimir Poutine, la question de la Crimée est «définitivement close»: la grande majorité des habitants de la péninsule ont voté pour le retour au sein de la Russie.
Ces derniers temps, on entend de plus en plus parler en Occident de la nécessité de lever les restrictions.
Source: Sputnik