Le renforcement militaire américain en Europe en cours se poursuit comme prévu, quelles que soient les intentions du futur président Donald Trump en la matière, a indiqué jeudi le porte-parole du Pentagone Peter Cook.
Le président élu Donald Trump, qui prendra ses fonctions en janvier, a suscité l’inquiétude en Europe en indiquant pendant sa campagne que l’engagement américain dans l’Otan se ferait sous conditions.
Les Etats-Unis doivent commencer à déployer en février une brigade de combat supplémentaire en Europe, portant à trois le nombre de ces brigades sur le Vieux Continent.
« Nous exécutons les plans » de renforcement américain en Europe « comme ils ont été conçus avec nos alliés de l’Otan, en étroite consultation avec eux », a déclaré Peter Cook.
« Nous laissons à la prochaine administration le soin de définir sa politique » en la matière, a-t-il ajouté.
La brigade américaine commencera son déploiement par un exercice en Pologne, avant d’envoyer des compagnies en Bulgarie, en Roumanie, et dans les Etats baltes, selon les indications fournies par le Pentagone.
« Nous avons un seul commandant en chef à la fois », a souligné le porte-parole.
Interrogé sur une éventuelle possibilité que l’actuel chef du Pentagone reste à son poste après la prise du pouvoir par M. Trump, M. Cook s’est refusé à tout commentaire sur des situations « hypothétiques ».
Le ministre de la Défense « se concentre sur ses responsabilités actuelles et veut servir le président (Obama) jusqu’à la fin de son mandat », s’est-il borné à déclarer.
Contrer la puissance militaire russe
Entre-temps, les Etats-Unis renforcent leurs moyens militaires en Europe pour contrer, disent-ils, la puissance militaire russe.
«Il s’agit de dissuasion. Nous pourrions avoir 1.000 chars ici, mais si nous n’avions pas de munitions pour eux, ils n’auraient aucun effet dissuasif», a déclaré le lieutenant général Ben Hodges, commandant des forces américaines en Europe, au sujet de l’envoi de 620 conteneurs d’armements, réceptionnés dans le port de Nordenham en Allemagne, avant d’être réexpédiés dans l’est de l’Europe.
«Nous continuons d’installer notre présence en Europe. Cela aidera à rassurer nos alliés, avec une défense commune de l’Europe si nécessaire», a précisé le lieutenant-colonel Brad Culligan dans un communiqué.
«Nous acheminons des munitions sur ce champ [d’opération] pour réalimenter le front européen pour tout type d’exercice ou toute potentielle mission future à venir», a-t-il ajouté.
Cet envoi de munitions fait partie d’un plan plus général de l’armée américaine qui vise à renforcer sa présence et celle des forces de l’OTAN en Europe de l’Est afin de défendre la région contre ce qu’ils décrivent comme une «agression russe».
Le Pentagone a annoncé début novembre le déploiement en janvier prochain de deux unités lourdement armées: la 3e brigade blindée de combat de la 4e division d’infanterie du Colorado et la 10e brigade d’aviation de combat originellement basée à New York.
Avec AFP + RT