Des affrontements entre les forces d’occupation israéliennes et des manifestants ont eu lieu mercredi dans un village bédouin de Cisjordanie occupée dont Israël a annoncé la destruction imminente.
L’armée israélienne a présenté mardi un ordre d’expulsion aux habitants de Khan al-Ahmar, leur annonçant le blocage des routes d’accès à ce village qui compte 173 habitants et une école, selon B’Tselem, ONG israélienne opposée à l’occupation des territoires palestiniens.
Des équipements lourds, dont un bulldozer, ont été déployés mercredi autour de la localité, ce qui a entraîné des jets de pierres de la part de manifestants puis des affrontements avec les forces de l’ordre israéliennes.
« Les préparatifs de la destruction du site ont été mis en place (mercredi) matin et plusieurs personnes ont été arrêtées alors qu’elles protestaient pacifiquement en bloquant un bulldozer », a affirmé dans un communiqué Amit Gilutz, porte-parole de B’Tselem, cité par l’AFP.
Plus de 30 personnes ont été blessées, dont quatre ont été hospitalisées, selon le Croissant-Rouge palestinien.
Onze personnes ont en outre été arrêtées et plusieurs femmes agressées. Les forces d’occupation ont même ôté le voile de certaines manifestantes.
Khan al-Ahmar est situé à l’est de Jérusalem AlQuds occupée, sur la route menant à la mer Morte, près de plusieurs colonies israéliennes.
Selon les autorités d’occupation, ce village a été construit illégalement.
Les habitants du village et les militants de B’Tselem soulignent de leur côté que l’obtention de permis de construire par des Palestiniens de la part des autorités d’occupation est pratiquement impossible dans ce secteur de Cisjordanie occupée.
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a condamné les préparations en vue de la démolition.
« De telles actions sont contraires au droit international et portent atteinte à une solution à deux Etats » israélien et palestinien, a-t-il affirmé dans un communiqué.
Alistair Burt, ministre d’Etat britannique chargé du Moyen-Orient, avait visité le village en mai et appelé le gouvernement israélien à faire preuve de retenue, affirmant qu’une expulsion « pourrait constituer un transfert forcé du point de vue des Nations unies ».
Un transfert forcé de population est considéré comme une violation de la Convention de Genève.
« Nous condamnons dans les termes les plus forts cette action israélienne de démolition et de nettoyage ethnique de la communauté bédouine », a affirmé mercredi devant des journalistes Saëb Erakat, un haut responsable palestinien.
Par ailleurs, les forces d’occupation israéliennes ont détruit des structures d’habitations et agricoles dans le village bédouin voisin d’Abou Nuwar, laissant 62 personnes sans domicile, d’après B’Tselem.
Selon cette ONG, la poursuite de la construction dans les colonies israéliennes situées à l’est de Jérusalem AlQuds pourrait aboutir à une division entre le nord et le sud de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Source: Agences