L’US Air Force a lancé un appel d’offres pour la livraison de missiles de longue portée à capacité nucléaire qui pourraient surmonter le bouclier antimissile russe équipé de systèmes S-300 et S-400, annoncent des médias américains.
D’après le site Inside Defense, l’US Air Force compte acheter 1 000 missiles de croisière. La livraison de nouveaux missiles à l’armée américaine est programmée d’ici 2030.
Le coût du projet s’élève à 17 milliards de dollars, selon le site. Mais l’ONG américaine Union of Concerned Scientists (Union des scientifiques préoccupés, UCS), note que la création d’une nouvelle arme coûtera entre 22 et 25 milliards de dollars.
Et ce chiffre est loin d’être définitif, compte tenu du dépassement régulier du coût des programmes militaires américains, selon un rapport de l’UCS.
« Le nouveau système à longue portée (LRSO) sera un élément clé de l’arsenal nucléaire américain », a déclaré Jack Weinstein, chef-adjoint du commandement de la dissuasion stratégique et de l’intégration militaire.
Selon le site d’informations militaires Scout Warrior, les États-Unis sont préoccupés par le fait que leurs missiles de croisière AGM-86B (ALCM), qui équipent les avions B-52 des années 1980, sont incapables de surpasser les S-300 et S-400.
L’évolution rapide des systèmes de défense antiaérienne et l’augmentation de leur rayon d’action rend les matériels, même furtifs, plus vulnérables.
« Les responsables russes ont déclaré à maintes reprises que leurs systèmes de défense antiaérienne étaient capables de détecter et prendre pour cible n’importe quel avion furtif. Certains observateurs américains estiment qu’il s’agit d’une exagération, mais les concepteurs d’armes et de matériels furtifs prennent les systèmes antiaériens russes très au sérieux », note The Scout Warrior.
L’armée américaine espère donc que son nouveau missile nucléaire à longue portée « pourrait être l’un des rares matériels capables de surmonter le bouclier antimissile de pointe », affirme le site avant de conclure que la stratégie de dissuasion des États-Unis doit veiller à ce que sa puissance nucléaire offensive soit égale ou dépasse celle de tout rival potentiel.
D’ailleurs, plusieurs sénateurs américains sont hostiles à la conception d’un nouveau missile à longue portée. « Ils estiment que ce programme sera trop coûteux et déstabilisateur » et risque de provoquer une nouvelle course aux armements nucléaires, indique le site Scout Warrior.
En plus, la conception d’un nouveau missile de croisière sera contraire à la déclaration faite en 2010 par le président Barack Obama selon laquelle les États-Unis « ne lanceront pas de nouveaux projets militaires ni ne créeront de nouveaux systèmes d’armes nucléaires ».
La réalisation du nouveau programme ne correspond pas non plus à l’intention annoncée par Barack Obama en 2009 de « réduire le rôle des armes nucléaires dans la stratégie nationale de défense ».
Source: Sputnik