L’unité balistique de l’armée yéménite et d’Ansarullah a tiré, mercredi soir, un missile balistique de type Tochka contre les attroupements de la coalition saoudo-US et ses mercenaires sur le front de la côte ouest. Une source militaire a précisé que cette frappe a été menée suite aux collectes d’informations sécuritaires fournies par des drones yéménites.
Cette attaque intervient quelques heures après le tir d’un missile balistique de courte portée contre les forces d’invasion sur le même front.
Les raisons de la défaite de la coalition
Entre-temps, le site yéménite « 26sep.net » vient de publier une analyse sur les raisons de l’échec de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite lors de son offensive contre la côte occidentale du Yémen sur la mer Rouge.
Deux semaines après l’offensive contre Hodeïda et le littoral occidental du Yémen, menée par des mercenaires dont près de 80 % d’entre eux sont originaires des gouvernorats du sud et issus des courants salafistes, les assaillants, soutenus par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont subi de très lourds dégâts sans pouvoir atteindre leurs objectifs.
Il est évident que les mercenaires et leurs soutiens saoudiens et émiratis avaient sous-estimé la puissance militaire de l’armée yéménite et d’Ansarullah, mais il y a d’autres raisons qui expliquent l’échec du dessein des agresseurs contre Hodeïda et les régions de l’ouest yéménite.
Sur le plan militaire, le projet de Riyad et de ses alliés consistait à mener une vaste offensive terrestre contre la ville portuaire de Hodeïda, grâce à une couverture aérienne complète, comme ce qui avait eu lieu pendant les premiers mois de l’offensive saoudienne contre le Yémen en 2015.
Cette vaste opération militaire contre Hodeïda devait affaiblir le moral des combattants de l’armée et d’Ansarullah. Or, ce complot a été déjoué grâce à la mobilisation de combattants originaires d’autres régions yéménites, qui sont venus sur le littoral de la mer Rouge pour défendre les positions des forces yéménites.
Pour la réussite de ce plan, la coalition et ses mercenaires comptaient surtout sur une grande vague de réfugiés à Hodeïda, étant donné que les zones d’habitation ont été lourdement bombardées par les forces de la coalition saoudo-US. Mais les agresseurs n’ont pas réussi à réaliser cet objectif, car ils n’ont pas obtenu la progression terrestre réelle qui aurait dû leur permettre de mettre en errance les habitants. Dans le même temps, les agresseurs ont lancé une vaste campagne médiatique pour propager de fausses informations sur la prise de l’aéroport, les installations portuaires et quelques quartiers de la ville de Hodeïda.
Amnesty évoque des « crimes de guerre » dans des prisons émiraties
Sur un autre plan, Amnesty International a estimé jeudi que les violations des droits de l’Homme dans des prisons secrètes des Emirats arabes unis dans le sud du Yémen pouvaient être « assimilées à des crimes de guerre ».
Dans un rapport publié un an après les premières informations sur ces prisons, Amnesty évoque des « violations flagrantes » qui y ont été commises « y compris des disparitions forcées, des tortures et autres mauvais traitements assimilables à des crimes de guerre ».
Amnesty a appelé « les partenaires des Emirats dans le domaine du contre-terrorisme dont les Etats-Unis » à « prendre position contre les tortures présumées, y compris en enquêtant sur le rôle de personnel américain dans les abus liés à ces détentions au Yémen et en refusant d’utiliser des informations obtenues probablement sous la torture ou les mauvais traitements ».
Le rapport intitulé « Dieu seul sait s’il est vivant », décrit les souffrances des proches des dizaines de personnes arrêtées qui n’arrivent pas à obtenir des informations sur leur sort.
« Lorsqu’ils exigent de savoir où sont détenus leurs proches ou même s’ils sont encore en vie, leurs demandes sont accueillies avec silence ou intimidation », a déploré, dans le rapport, Tirana Hassan, directrice des situations de crise à Amnesty International.
L’organisation indique avoir enquêté entre mars 2016 et mai 2018 sur les cas de 51 hommes arrêtés et détenus dans le sud du Yémen par les Emirats arabes unis et des forces alliés à ce pays membre de la coalition qui intervient militairement contre le Yémen.
Amnesty affirme que « 19 de ces hommes sont portés disparus ».
Depuis qu’ils ont commencé leur intervention contre le Yémen en mars 2015, les Emirats ont créé, formé, équipé et financé diverses forces de sécurité locales connues sous le nom de « ceintures de sécurité » et de « forces d’élite ».
Ce pays a également noué, selon Amnesty International, des alliances avec les responsables yéménites de la sécurité qui agissent hors de l’autorité du gouvernement du président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi (un allié de l’Arabie).
Ce dernier s’est récemment réconcilié avec les Emirats arabes unis après une brouille concernant la présence de forces émiraties et leur pillage des richesses de l’île yéménite de Socotra.
Avec AlMasirah + PressTV + AFP