Le sommet entre les présidents américain et russe à Helsinki, capitale de la Finlande, est peut-être historique, mais il ne promet pas d’être florissant. C’est la réunion entre l’Iran, la Turquie et la Russie, fin juillet à Téhéran, qui déterminera l’avenir de la région, estime le journal Rai al-Youm dans son édition du 16 juillet.
Donald Trump et Vladimir Poutine s’entretiendront d’abord en tête-à-tête avec leurs seuls interprètes au palais présidentiel, à un moment où la guerre en Syrie a passé une nouvelle étape. Dernièrement, l’armée syrienne a récupéré les territoires du sud jusqu’aux frontières communes avec la Jordanie et les États-Unis pensent à faire retirer leurs forces de la Syrie.
Poutine cherche à mettre un terme à la crise de Crimée en renforçant la présence de ses alliés à l’est de l’Ukraine. Par ailleurs, la Coupe du monde de football 2018 s’est terminée hier au stade de Moscou, sans que le moindre incident perturbe la sécurité des festivités.
Le président américain Donald Trump a consterné mercredi dernier les alliés des États-Unis au sein de l’OTAN en leur demandant de faire passer, à terme, à 4% de leur PIB leurs dépenses de défense. Avant de se rendre en Finlande, il était en Angleterre. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé bruyamment dans les rues de Londres vendredi après-midi contre sa venue. Un « carnaval de la résistance » contre le président américain jugé « misogyne, homophobe, xénophobe ».
Dans un tel contexte agité, le président russe se trouve en position de force et il devrait se présenter au sommet de ce 16 juillet avec davantage de confiance et d’assurance face à son homologue américain, écrit Abdel Bari Atwan. Poutine n’a pas oublié qu’en mars dernier, 50 diplomates russes ont été expulsés des États-Unis dans le cadre de l’affaire Skripal.
Le sommet d’Helsinki pourrait se concentrer sur la crise en Syrie, la présence de l’Iran, l’accord sur le nucléaire iranien et la montée des tensions entre les États-Unis, leurs alliés régionaux et l’Iran, estime Atwan.
En raison de la position avantageuse de la Russie dans le conflit syrien, les exigences de Washington et de Tel-Aviv ne risquent pas d’être entendues, d’autant plus que les forces américaines seront obligées de quitter la Syrie et l’Irak, car l’équilibre des forces ne balance plus en faveur des États-Unis.
Le sommet d’Helsinki a peu d’importance par rapport au sommet de Téhéran qui aura lieu fin juillet, où une nouvelle carte du Moyen-Orient sera définie sans l’avis et la présence des Américains.
Pour rappel, le 4 avril 2018, les présidents de la Turquie, de la Russie et de l’Iran étaient réunis à Ankara. Dans leur déclaration finale, ils avaient insisté sur la préservation de l’intégrité territoriale de la Syrie, la lutte contre le démembrement du pays et le terrorisme.
Source: PressTV