Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyaest un as dans l’art de sauver les apparences. A l’issue du sommet de helsinki, il s’est voulu satisfait du fait que Vladimir Poutine et Donald Trump avaient soulevé la question de la sécurité d’Israël dans le cadre de leur sommet lundi 16 juillet dans la capitale finlandaise.
Pourtant les déclarations des deux présidents lors de leur conférence de pression conjointe sur cette question litigieuse sont bien distinctes.
Dans son allocution, le locataire de la Maison blanche a proposé « un travail conjoint avec la Russie et Israël dans le cadre du règlement en Syrie afin d’assurer la sécurité de l’Etat hébreu ». Un appel pour que la Russie adhère entièrement à la solution préconisée par les Etats-Unis et l’entité sioniste.
Alors le chef du Kremlin a suggéré, selon Sputnik : « Après la victoire définitive sur les terroristes opérant en Syrie, il faudra régler le problème des hauteurs du Golan, en conformité avec l’accord de 1974 sur le désengagement des forces israéliennes et syriennes ».
La différence entre les deux suggestions réside dans le fait que le premier, en conformité avec la politique américaine traditionnelle, place la sécurité Israël au-dessus de l’encadrement des lois internationales.
Alors que le second lui adhère plus fidèlement, conformément aussi à sa ligne politique.
Le document évoqué par M. poutine concerne quelque 1.200 km² du plateau du Golan syrien occupé par Israël depuis 1973 et prévoit une démilitarisation partielle ou totale du terrain de désengagement des forces armées israéliennes et syriennes, en présence de contingents de la paix des Nations unies.
Il a été violé par l’entité sioniste qui a annexé le Golan en 1981, et fait fi depuis du rejet du Conseil de sécurité. En plus de sa forte militarisation, elle l’exploite sur le plan économique.
Paradoxalement, et comme si de rien n’était, Netanyahu dit apprécier la position de M. Poutine « en ce qui concerne la nécessité d’observer l’accord de 1974 sur le désengagement entre Israël et la Syrie».
Comme s’il la comprenait un retour à la situation qui prévalait avant la guerre en Syrie. Ce que M. Poutine n’a pas dit, sa proposition suggérant une rectification de la situation à la lumière du droit international. Seul moyen selon sa vision de préserver la sécurité d’Israël.
Dans les deux cas, le Premier ministre israélien a perdu son pari pour le sud syrien, où il voulait établir une zone tampon occupée par des rebelles syriens qu’il soutient.
Selon le journal libanais al-Akhbar, tout en réclamant le retour à l’accord de 1974, Israël n’a cessé durant ces derniers mois de le violer, comme le signalent des rapports de l’ONU. Entre les mois février et mai derniers, la force intérimaire de l’Onu a répertorié près de 200 violations israéliennes. Dont entre autre, l’installation d’une pièce d’artillerie 155 mm à 10 km de la ligne de cessez-le-feu, ainsi que le système anti missiles Dôme d’acier et des portes missiles.
Durant la phase de surveillance précédente (novembre 2017- février 2018), elle a relevé de cas d’interaction entre l’armée israélienne et des miliciens dans la zone connue sous l’appellation BRAVO, en allusion au côté syrien de cette bande. Dans le rapport onusien qui dit ne pas pouvoir préciser la nature de cette interaction, il est toutefois livré la description suivante : « des mulots vides s’approchent de la barrière technique israélienne et des positions de l’armée israélienne puis rebroussent chemin, chargés d’une cargaison inconnue ».
A cette époque, indique al-Akhbar, Israël prêtait main forte aux groupes terroristes dans les combats pour la conquête de Beit-Jin et son entourage dans la province de Quneitra.
C’est après l’échec du plan israélien dans le sud que les responsables israéliens se sont mis à réclamer le retour à l’accord de 1974.
Une source syrienne a confié pour le journal libanais que « l’ennemi israélien a tenté aussi d’y introduire certains amendements, exigeant l’introduction dans l’arsenal de la force onusienne de nouveaux systèmes technologiques à l’instar du radar Berc pour détecter les opérations d’infiltration et des systèmes destinés à détecter les engins explosifs ». Mais Damas les a rejetés catégoriquement.
Du côté syrien, des efforts ont été déployés pour amortir les allégations israéliennes. Elle a retiré ses troupes de la zone de désarmement à Hadar et Beit-Jin, tout en y préservant ses forces populaires supplétives. Elle a aussi évacué la région connue sous l’appellation Point-71 à l’ouest de Hadar et qui était occupée par la force onusienne UNDOF
Le avancées de l’armée syrienne dans les deux provinces de Deraa et Quneitra durant ces derniers jours montrent la détermination de Damas à reprendre aux groupes terroristes la totalité de la bande frontalière avec le Golan occupé sur une longueur de 80 km. Dont le seul point de passage frontalier Ein Zivan-Quneitra. Une vingtaine de kilomètres de cette zone est occupée par la milice Khaled Ben al-Walid, qui a prêté allégeance à Daech.
Source: Divers