De nouvelles manifestations ont eu lieu dimanche dans le sud de l’Irak, deux semaines après le début d’un mouvement contestation sociale marqué par la mort de onze manifestants selon des sources médicales.
Un mouvement de grogne contre la corruption et l’absence de services publics est parti le 8 juillet de la ville portuaire de Bassora avant de s’étendre à l’ensemble du sud de l’Irak et de gagner récemment Bagdad.
Depuis cette date, trois personnes ont été tuées à Bassora, trois à Samawa et trois à Najaf, des villes du sud du pays, ainsi qu’une à Diwaniyah et une à Kerbala, dans le centre du pays, selon des sources médicales.
Une personne a été tuée par des tirs des forces de l’ordre, selon des responsables locaux, une autre est morte asphyxiée par les grenades lacrymogènes utilisées pour disperser les manifestants et les autres ont été tuées par des tirs dont l’origine n’a pas été identifiée.
Vendredi, journée traditionnelle de mobilisation, un rassemblement avait eu lieu à Bagdad. Il a été dispersé à coups de canons à eau et de grenades lacrymogènes à l’approche de l’ultra-sécurisée zone verte où siègent les autorités.
Samedi, une nouvelle manifestation dans la capitale avait été rapidement dispersée par les forces de l’ordre déployées en masse et qui restaient mobilisées dimanche.
Dimanche, des rassemblements ont eu lieu à Samawa et Nassiriya (sud), a rapporté un correspondant de l’AFP.
Une nouvelle fois, les manifestants ont scandé « Non à la corruption », dans le 12e pays le plus corrompu au monde selon des classements internationaux.
Depuis le début du mouvement, les manifestants concentrent leur colère sur les institutions. Ils accusent l’Etat de gabegie et les partis et leurs représentants de clientélisme et de prévarication.
Plusieurs sièges de partis et bâtiments publics ont été incendiés ou saccagés.
Rapidement, le gouvernement irakien a dénoncé des « vandales » infiltrés parmi les manifestants pour s’en prendre aux « biens publics ».
Les réseaux sociaux sont toutefois toujours inaccessibles dans le pays, où la mobilisation s’organise souvent en ligne.
Source: AFP