L’Arabie saoudite a suspendu toutes les livraisons de pétrole par le détroit stratégique de Bab el-Mandeb. Un deuxième tir de missiles contre un « pétrolier saoudien » en l’espace de quelques heures a poussé le régime de Riyad à suspendre son trafic de pétroliers à travers ce détroit stratégique que contrôle les forces yéménites (armée + Ansarullah). Ces tirs de missiles se sont produits à la suite de nouvelles tentatives de débarquement de la coalition d’agression contre le port de Hodeïda et alors même que les raids aériens de la coalition d’agression contre Sadaa ne s’arrêtent pas.
Le ministre saoudien de l’Énergie, Khalid Al Faleh a annoncé jeudi que Riyad avait suspendu temporairement toutes les livraisons de pétrole à travers le détroit de Bab el-Mandeb. Une tentative destinée à diaboliser l’adversaire alors que l’Occident commence à revenir sur sa décision de participer à l’offensive contre Hodeïda? Le communiqué d’Ansarullah où il revendique l’attaque évoque quant à lui, des « navettes saoudiennes prises pour cible ».
«Tous les acheminements de pétrole par le détroit de Bab el-Mandeb ont été temporairement suspendus jusqu’à ce que le trafic maritime dans la zone soit sûr », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Depuis deux mois, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis mènent une offensive d’envergure contre le port stratégique de Hodeïda, qui constitue l’unique point d’attache de la population yéménite au monde extérieur.
Pour sa part, la compagnie pétrolière saoudienne Aramco a annoncé jeudi 26 juillet, dans un communiqué que deux pétroliers saoudiens qui avaient été visés par les combattants d’Ansarullah transportaient chacun deux millions de barils. Khalid al-Faleh a prétendu que le commerce mondial avait été mis en péril en raison des « menaces brandies par Ansarullah », histoire de liguer le monde contre les forces yéménites.
Entre-temps, le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki, a prétendu que cette « attaque terroriste est une dangereuse menace pour la liberté de navigation et le commerce international sur la mer Rouge ».
« Le port de Hodeida est toujours le point de départ d’attaques terroristes », a dit ce porte-parole, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
L’inquiétude est grande en effet du côté de Riyad et d’Abou Dhabi qui ont été cette semaine témoins de la visite d’une délégation française à Sanaa ainsi que des lettres du président du Conseil suprême politique yéménite envoyées aux président Poutine et Xi Jinping pour les mettre en garde contre la menace qui pèse contre le trafic maritime via le détroit de Bab el-Mandeb, si le régime de Riyad ou d’Abou Dhabi parvenaient à s’emparer de Hodeïda et à occuper définitivement d’autres îles stratégiques yéménites.
Les forces yéménites revendiquent
« Nos missiles sont en mesure de prendre pour cible des ports des pays impliqués dans l’agression contre le Yémen », ont rapporté jeudi divers médias, dont la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera, citant les propos du président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen Mohammed Ali al-Houthi.
La marine yéménite a visé mercredi pour la deuxième fois en moins de 24 heures un navire de guerre de la coalition pro-Riyad sur la côte ouest du Yémen. «Tous les membres d’équipage du navire de guerre saoudien avaient été tués une fois que « l’arme appropriée » des forces yéménites l’a percuté », a déclaré une source auprès de la marine yéménite.
Quelques heures plutôt, un autre bâtiment de guerre saoudien avait été frappé sur la côte ouest.
C’est en mars 2015 qu’une coalition militaire commandée par l’Arabie saoudite est intervenue au Yémen voisin pour faire parvenir au pouvoir le président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie.
Depuis, le Yémen fait l’objet de vastes attaques aériennes, terrestres et maritimes et d’un blocus inhumain imposé par le régime saoudien et ses alliés. Malgré leur enlisement, l’Arabie saoudite et ses alliés s’obstinent à poursuivre leurs offensives militaires contre le Yémen où plus de 36 000 civils ont été tués et blessés et plus de 80% de l’infrastructure ont été réduits à néant.
Avec PressTV + AFP