Le détroit de Bab el-Mandeb est le quatrième passage maritime le plus important au niveau mondial en termes d’approvisionnement énergétique. Son blocage par l’Arabie saoudite a fait grimper les cours du pétrole.
Le prix du baril Brent a augmenté en raison de la fermeture du détroit de Bab el-Mandeb par l’Arabie saoudite, l’arrêt du trafic des navires saoudiens et la chute des réserves de brut aux États-Unis à leur plus bas niveau depuis 2015.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 42 cents pour terminer à 74,35 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Dans un communiqué publié ce jeudi matin, après que deux navires saoudiens ont été ciblés par les forces yéménites, Riyad a annoncé le blocage de plusieurs canaux de circulation du détroit de Bab el-Mandeb, la situation sécuritaire de la région étant confuse en raison notamment de l’insurrection des Houthis (Ansarullah). Le trafic des navires de commerce sera également provisoirement perturbé.
Les autorités saoudiennes prétendent que les deux navires attaqués étaient des tankers.
Le ministre saoudien de l’Énergie a déclaré que la perturbation de la circulation dans le détroit de Bab el-Mandeb serait temporaire, le temps que la situation revienne à la normale et que la sécurité de la région soit garantie.
Bab el-Mandeb sépare la péninsule arabique de la Corne de l’Afrique et la mer Rouge de la mer d’Arabie. Il est emprunté par des pétroliers en provenance d’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Koweït et de l’Irak qui se rendent en Europe et au delà par le Canal de Suez.
Des chargements d’environ 4,8 millions de barils de pétrole et de produits pétroliers transitent chaque jour par la voie navigable, selon l’Energy Information Administration (Etats-Unis).
Cela ne représente que 8% des livraisons mondiales de pétrole, contre plus de 30% pour le droit d’Ormuz qui voit passer chaque jour 18,5 millions de barils.
« Cette montée des prix est très clairement liée à la chute bien plus importante qu’attendu des stocks de brut aux États-Unis, qui sont tombés à leur plus bas niveau depuis février 2015 », a souligné Robert Yawger de Mizuho.
Les cours ont d’autant plus progressé mercredi que l’ensemble des chiffres diffusés en cours de séance par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) étaient plutôt favorables aux prix.
Les réserves d’essence ont en effet aussi baissé, de 2,3 millions de barils, tout comme celles des stocks de fioul de chauffage et de gazole, de 100 000 barils.
Également scrutés puisqu’ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont diminué de 1,2 million de barils, à 23,7 millions de barils, pour descendre au plus bas depuis novembre 2014, rapporte le site de Zone Bourse.
Avec PressTV+ AFP