Si l’Iran décide de bloquer le détroit d’Hormuz, les sous-marins trouveront toute leur importance, rapporte le magazine américain The National Interest. Dans les eaux peu profondes du golfe Persique, le déploiement de sous-marins perturbera la circulation des navires dans le détroit d’Hormuz, notamment à son point le plus étroit.
Le détroit d’Hormuz est l’une des principales voies maritimes pour le transport du pétrole en provenance des pays du golfe Persique. Le gouvernement iranien s’était déjà servi de ce moyen de pression contre l’Occident. La menace de fermer cette zone maritime au transit refait surface suite aux sanctions américaines contre les exportations pétrolières de l’Iran.
Au terme de la guerre froide, hormis la Corée du Nord et l’Iran, aucun pays n’a pu défier les États-Unis au Moyen-Orient, de l’Asie centrale jusqu’en Amérique latine. Téhéran n’a jamais manqué une occasion de limiter l’influence américaine.
Géographiquement parlant, les bases militaires implantées par les États-Unis – dont le budget de la Défense est deux fois plus élevé que le PIB de l’Iran – dans la région encerclent le pays. Dans ce contexte, l’État iranien a opté pour une doctrine de dissuasion basée sur ses trois potentiels : son arsenal balistique, une stratégie navale asymétrique et les groupes non-étatiques.
Pour la mise en place de cette doctrine, quatre options sont essentielles :
Le missile Sejil
L’Iran possède une panoplie de missiles balistiques. Les plus connus d’entre eux sont le missile Sejil-1 et le Sejil-2, fabriqués localement.
Le 26 septembre 2009, le Corps des gardiens de la Révolution tirait, dans le cadre d’exercices militaires visant à « améliorer » les capacités de dissuasion du pays, deux missiles de longue portée capables d’atteindre des cibles situées à 2 000 km. « De quoi inquiéter les États-Unis et Israël qui se trouve à 1 000 km des frontières iraniennes », avait rapporté Le Figaro.
Le Sejil est une arme de « nouvelle génération », aux « capacités extraordinaires », avait déjà assuré en 2008 l’ancien ministre de la Défense iranien lors d’un premier test.
La plupart des observateurs pensent que le Sejil pourrait transporter une ogive nucléaire. Il a une portée maximale de 2 510 km et peut transporter jusqu’à 650 kg. Il peut parcourir une distance allant de 1 000 à 2 000 km. Doté d’un système de guidage de haute précision, le Sejil-2 compte parmi les missiles iraniens ultra-performants.
Le sous-marin Ghadir
Le sous-marin de poche de 120 tonnes, de type Ghadir, est entièrement construit en Iran. Présenté par les autorités iraniennes comme ayant des qualités « furtives » le rendant difficilement détectable au sonar, il est destiné aux opérations côtières en eaux peu profondes, notamment dans le golfe Persique.
Ces bâtiments peuvent tirer des torpilles, mais leurs principales missions semblent plutôt de déplacer des commandos, de mouiller des mines ou d’effectuer des opérations de reconnaissance, selon les experts. Comme l’explique l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), « dans les eaux confinées et peu profondes du golfe Persique, la capacité de déployer des sous-marins menace sérieusement les navires naviguant en surface ».
Le missile antinavire baptisé « Golfe Persique »
Le missile de croisière baptisé « Golfe Persique » est un autre élément de la stratégie navale asymétrique de l’Iran.
Le « Golfe Persique » est un missile balistique antinavire hypersonique à combustible solide, d’une portée de 300 km, capable de transporter une ogive de 650 kg.
Les médias iraniens le considèrent comme le « missile le plus avancé et le plus important de la force navale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ».
Ce missile est également connu sous le nom de « tueur de porte-avions », car il est conçu pour détruire les porte-avions et les porte-hélicoptères de l’ennemi.
Le Hezbollah
En 1980, en vue de créer un groupe de résistance face à l’occupation d’Israël, les responsables du CGRI se sont rendus au Liban. À l’époque, l’Iran n’avait pas encore l’influence dont il bénéficie aujourd’hui, car le pays était plutôt préoccupé par la guerre avec l’Irak de Saddam Hussein.
La politique libanaise de l’Iran semblait être une stratégie de génie, car le nouveau partenariat avec le Hezbollah qui allait naître n’a jamais cessé d’assurer les intérêts des deux pays.
Après l’invasion américaine en Irak en 2003, le Hezbollah a formé les groupes de résistance en Irak au combat. Depuis 2011, son rôle dans la lutte contre les takfiristes et le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir en Syrie a été primordial.