Peu de temps après la rencontre à Sanaa de l’ambassadeur français avec la délégation politique d’Ansarullah qui a eu lieu malgré l’opposition de Riyad et d’Abou Dhabi, un haut responsable du mouvement yéménite d’Ansarullah fait état du retrait de la France de la coalition saoudienne. Cette information qui n’a pas été confirmée par les sources françaises, tombe à peine quelques jours après une lettre envoyée par le président du Conseil politique yéménite au président Macron. La France a-t-elle réellement décidé de se salir les mains dans une guerre qui a fait près de 14.000 morts civils?
Cité par Sputnik, Hussein al-Azi, chef des relations internationales du mouvement yéménite d’Ansarullah et le vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement de salut national à Sanaa a twitté : « Les responsables français nous ont informé que la France ne prendrait plus part dans l’agression de la coalition saoudienne contre le Yémen ».
« Nous apprécions la nouvelle prise de position par la France qui, à l’heure actuelle, soutient plus que jamais une solution politique à la guerre au Yémen», a-t-il ajouté tout en exprimant : « Nous regrettons toutefois les contrats signés entre Paris et Abou Dhabi sur la vente d’armements.»
« La communauté internationale tente de se débarrasser des conséquences des batailles au Yémen. Cela illustre les pressions qui pèsent sur les Émirats arabes unis; d’un côté par la communauté internationale qui les méprise et de l’autre par les forces yéménites qui les prennent régulièrement pour cible», a-t-il conclu.
La politique yéménite de l’Elysée est à présent largement critiquée par l’opinion publique française et par l’opposition qui juge « non-éthique » l’appui militaire de la France à l’offensive saoudo-émiratie contre le peuple yéménite.
L’Arabie saoudite et les Emirats ont lancé il y a deux mois une vaste offensive militaire contre le port stratégique de Hodeïda, sur base de faux renseignements. La France a répondu « oui » à l’appel d’aide d’Abou Dhabi. Or l’offensive militaire s’est enlisée dès les premiers jours avec en toile de fond des « forces spéciales occidentales » capturées. La semaine dernière, la bataille de Hodeïda est entrée dans une nouvelle phase avec l’attaque aux missiles des forces yéménite contre deux navires de guerre, l’un saoudien et l’autre émirati, au détroit de Bab el-Mandeb. Dans l’espace de quelques heures, une attaque aux drones yéménite a également visé l’aéroport d’Abou Dhabi. Dans la foulée, la perspective d’un blocage du détroit stratégique yéménite a provoqué une hausse du prix du baril.