Les États-Unis de Trump aiment bien voir en Iran une seconde Syrie. Car en Syrie tout a commencé par des manifestations à caractère économique. Est-il possible de provoquer en Iran une « guerre civile fratricide » ainsi que le souhaite cette prétendue « opposition iranienne en exile », ce ramais de terroristes sur quoi les néoconservateurs américains et français ont tout misé? Des manifestations sociales limitées ont eu lieu ces quatre derniers jours dans quatre villes iraniennes mais elles sont loin d’être ce que souhaitent les « parties » qui ont déclenché en 2011 l’une des plus grandes farces de l’histoire: la « révolution syrienne ».
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Salman Samani, a déclaré, dimanche 5 août, que la majeure partie des appels à des rassemblements de protestation en Iran au cours du mois dernier provenaient de l’extérieur. Un peu à la manière de tous les États qui disent non à « l’oukase américain », il existe des voix qui incitent la population à la violence, qui cherchent à tourner à la confrontation la grogne sociale surfant sur la vague de mécontentement liée à la hausse des prix ou encore à la dépréciation de la monnaie nationale. Car il est vrai qu’à l’heure où Donald Trump et sa garde rapprochée se plaisent à multiplier les appels au dialogue, ils font tout pour faire « respecter » à la lettre les sanctions imposées à l’économie iranienne. Il y a là évidemment et sans aucun doute, un double jeu : ramener l’Iran à la table des négociations. Or le projet piloté depuis l’extérieur a du mal à fonctionner ».
« Les parties qui sont derrière ces incitations à la violence, qui souhaitent même voir les Iraniens recourir à l’arme ont réellement du mal à faire passer leur message. En dépit des appels au rassemblement lancés dans de grandes villes, les manifestations auxquelles nous avons assistées, ont été limitées et surtout elles sont loin d’être ce que souhaitent leurs instigateurs. Les Iraniens sont trop avertis pour ne pas comprendre comment les parties qui aiment voir naître en Iran une « seconde Syrie » font tout pour radicaliser la grogne sociale. C’est la raison pour laquelle les appels au rassemblement ne sont pas suivis à une grande échelle», a précisé le porte-parole.
Selon les experts, les pressions économiques exercées sur l’Iran ont par ailleurs poussé le gouvernement de Rohani à procéder ces derniers jours à plusieurs remaniements qui ont touché entre autres le gouverneur de la Banque centrale : le nouveau gouverneur, Gholam Reza Hemarti a rendu public dimanche soir les principales mesures destinées à enrayer la chute de la valeur de la monnaie nationale. Une certaine accalmie est de retour sur le marché, ce qui rassure la population.
» C’est le moment de faire confiance aux acteurs économiques nationaux. Le jour où les États-Unis annonceront le premier train de sanctions contre l’Iran (mardi 7 août), nous ouvrons notre marché à l’offre et à la demande. Tous les acteurs économiques bénéficieront des mesures économiques décidées par la Banque centrale, ce qui les aidera à booster à la fois la production intérieure et les exportations, a ajouté Hemati. Depuis plusieurs jours déjà, le dollar poursuit sa courbe descendante sur le marché de change en Iran et ces facteurs contribuent à ce que les Iraniens ne suivent pas les appels à la mobilisation.
Qui veut reproduire le modèle syrien à l’Iran
Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, « les premiers éléments de l’enquête révèlent que les provocations sont d’origine extérieurs et les réseaux et des applications comme telegram y jouent un rôle de premier plan. Il va sans dire que le quotidien des gens n’est pas leur problème à ceux qui cherchent la violence. Ces éléments liés pour la plupart au groupuscule « Moujaheddin du peuple » (Moujaheddin e-Khalq, OMK) sont payés pour semer l’instabilité et surfer sur la vague de mécontentent social ». Le groupuscule terroriste des Moujaheddin du peuple, largement soutenu par l’équipe Trump et l’Arabie saoudite trouve aussi un ferme soutien auprès de la France qui abrite l’une de ses principales bases dans la banlieue parisienne. Il y a quelques semaines, l’OMK tenait un rassemblement à Paris en présence des néoconservateurs américains comme Giuliani et français comme Bernard Kouchner.
Le responsable iranien a assuré que la police et les forces de sécurité ont le consigne d’éviter à tout prix la violence et que leur priorité consistait surtout à agir via le dialogue avec les manifestants : « Les autorités iraniennes sont décidées à déjouer les plans américains. Il est hors de question que les États-Unis parviennent à leurs objectifs en jouant la carte de l’économie », a promis le ministère par la voix de son porte-parole.
Des manifestations sociales limitées ont eu lieu ces derniers jours dans certaines villes iraniennes, comme Chiraz, Ispahan, Ahvaz et Karaj. Elles se sont déroulées dans le calme et sans incident majeur. Des casseurs bien diligentés ont réussi toutefois à s’infiltrer dans les rangs des manifestants dont le nombre ne dépassait dans les quatre villes précitées les 6000.
Source: PressTV