L’Algérie a eu raison de ne pas recourir à l’endettement extérieur vu qu’elle dispose de «suffisamment de financements» pour subvenir à ses besoins budgétaires, a déclaré le vice-président de la Banque mondiale chargé de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
L’Algérie a suffisamment de ressources financières pour faire face à ses dépenses et n’a nullement besoin de recourir à l’endettement extérieur, a affirmé le 6 septembre à Alger Ferid Belhadj, le vice-président de la Banque mondiale (BM) chargé de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), dans un entretien accordé à l’Algérie Presse Service (APS).
«Notre engagement [de la Banque mondiale, ndlr] en Algérie n’est pas basé sur le financement de projets», a déclaré le responsable. «L’Algérie a suffisamment de financements et n’a besoin d’emprunter ni auprès de la Banque mondiale ni auprès de quelqu’un d’autre», a-t-il affirmé en précisant que «notre engagement avec l’Algérie est un engagement que nous avons élevé au niveau d’un dialogue et d’un échange d’expériences».
Évaluant la pertinence de la politique économique poursuivie par le gouvernement algérien, le haut fonctionnaire de la BM, en visite en Algérie du 4 au 7 septembre, a souligné que «nous pensons [la Banque mondiale, ndlr] que l’Algérie est dans la bonne direction». «Cependant, comme dans toute transition, il faut du temps, des mesures volontaristes et il faut qu’il y ait, peut-être, des accélérations de façon que la transition se fasse de la manière la plus efficace possible», a-t-il indiqué.
S’exprimant sur le modèle économique mis en place par les autorités algériennes, M.Belhadj a confié que «nous prenons l’expérience algérienne et nous voyons dans quelle mesure elle est pertinente et dans quelle mesure elle peut être appliquée avec des adaptations dans d’autres pays». «D’autre part, nous prenons les expériences de la Banque mondiale à travers ses recherches et son travail d’analyse que nous proposons à la partie algérienne», a-t-il ajouté, en lançant que «c’est véritablement un échange de connaissances et aussi un travail dans lequel la coopération technique devient un axe fondamental dans la relation entre la Banque mondiale et l’Algérie».
L’Algérie est un pays souverain qui prend ses décisions en fonction de ses intérêts et de sa propre évaluation de ses besoins, avait déclaré à la presse le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya, en marge de son intervention en session plénière, le lundi 18 juin 2018, au Conseil de la nation (chambre haute du parlement algérien) pour la présentation du texte de loi organique des lois de finances.
Le ministre algérien avait tenu ces propos en réponse aux recommandations du Font monétaire international (FMI), dans son dernier rapport sur l’évaluation de l’économie algérienne, publié le 13 juin 2018. Le FMI avait en effet demandé au gouvernement algérien l’arrêt du financement non conventionnel (le recourt au financement direct du Trésor auprès de la Banque d’Algérie) de son budget dès l’année 2018, et de recourir à d’autres moyens de financement, entre autres l’endettement extérieur. Le responsable algérien a catégoriquement refusé de recourir à ce dernier.
Source: Sputnik