Ce sont les Etats-Unis qui sont les destinataires du message induit dans les récents tirs de missiles iraniens contre le siège du parti démocrate du Kurdistan d’Iran (PDKI) situé dans le Kurdistan irakien. D’autant plus que pour la première fois, le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a eu recours contre ce groupe à ses unités, balistique et de drones, et utilisé le missile Fatah-1 d’une portée de 220 km.
Pour Téhéran, les PDKI sont commandités par les Etats-Unis. Ainsi que d’autres groupuscules kurdes, à l’instar du parti de la vie libre (Bijak) et celui des Aigles de Zagros.
Les premiers ont ces deux derniers mois multiplié leurs attaques anti-iraniennes dans les zones frontalières des deux provinces d’Azerbaïdjan et du Kurdistan, au même rythme de la hausse des menaces américaines contre l’Iran. Certaines de leurs attaques ont été particulièrement meurtrières pour les gardes-frontières et les membres des Gardiens.
Selon le correspondant de la télévision libanaise satellitaire al-Mayadeen Tv, la télévision d’état iranienne a volontairement diffusé les images de ces tirs, surtout celles des destructions ciblées qu’ils ont occasionnées.
Pour Téhéran, les tirs du 9 septembre des sept missiles sol-sol sont donc une véritable démonstration de force, destinée à montrer aux Américains la qualité des armes dont ils disposent et surtout leur précision. Ils devraient les laisser présager le sort réservé à leurs bases en cas d’agression américaine et s’ils s’obstinent dans leurs tentatives de semer l’instabilité aux frontières avec l’Iran
« Les forces armées iraniennes ne resteront pas les bras croisés face aux complots ourdis contre l’Iran », a averti le général Mohamad Bagheri, le chef d’état-major des forces armées iraniennes
Cette mise en garde suppose aussi une dimension politique. Elle concerne sans aucun doute les velléités américaines pour semer la zizanie entre les deux peuples iranien et irakien. Notamment après les récents évènements de Bassora au cours desquels le consulat d’Iran a été incendié.
Face aux tentatives des Etats-Unis d’influer sur le processus politique en Irak, pour empoisonner ses relations sans cepays et écarter ses amis dans la formation du prochain gouvernement, l’Iran ne chôme pas.
Le candidat favori des Américains, Haider al-Abadi, se trouve désormais en dehors de la surenchère parlementaire pour la désignation du Premier ministre.
Mohamad al-Halbousi qui vient d’être élu le samedi 15 septembre comme chef du Parlement irakien fait aussi partie des amis de l’Iran.