Contrairement à ce que croient les Algériens, la nationalisation des hydrocarbures du pays annoncée le 24 février 1971 par le Président Boumediene a été totalement préparée aux États-Unis. C’est ce qu’a annoncé Chakib Kheli, ancien ministre de l’Énergie, qui affirme l’avoir organisée avec une équipe de sept ingénieurs algériens.
La nationalisation des hydrocarbures en Algérie annoncée le 24 février 1971 par le Président Houari Boumediene a été planifiée aux États-Unis. C’est ce qu’a déclaré Chakib Khelil, ancien ministre algérien de l’Énergie, dans une vidéo postée sur sa page Facebook. Il y affirme avoir monté lui-même l’opération avec une équipe d’ingénieurs algériens.
«La nationalisation des hydrocarbures ne s’est pas faite du jour au lendemain. Il a fallu des mois et des mois de préparation», a déclaré l’ancien ministre. «J’ai planifié cette nationalisation avec une équipe de sept ingénieurs à partir des États-Unis», a-t-il encore ajouté, en précisant qu’il occupait à l’époque un poste à responsabilités au sein de la société nationale algérienne des hydrocarbures, la Sonatrach.
Donnant des détails de l’opération, M. Khelil a mis en avant le «génie» de son équipe qui a réussi, selon lui, à empêcher les ingénieurs français de la saboter. «Nous avions mis avec des agents des douanes des ingénieurs qui ont réussi à empêcher les Français de faire sortir des documents extrêmement importants pour la poursuite de la gestion des champs gaziers et pétroliers», a souligné l’ancien responsable de la Sonatrach. «Grâce à notre vigilance, ces documents n’ont donc pas quitté le territoire national et nous ont permis de prendre possession plus facilement des installations pétrolières et gazières», a-t-il souligné.
Après la nationalisation des hydrocarbures, les sept ingénieurs ayant participé à cette opération ont pris en main la gestion des installations et ont réussi à maintenir la production, voire à l’augmenter de manière significative. «Nous avions réussi à atteindre un million de barils par jour, un seuil qu’on n’a pu enregistrer avant mon retour à la tête du secteur de l’Énergie en tant que ministre dans les années 2000», a précisé Chakib Khelil.
Pour rappel, annoncée par Houari Boumediene le 24 février 1971, soit 9 ans après l’indépendance, la nationalisation du secteur algérien des hydrocarbures a consacré la souveraineté du pays sur ses ressources et mis en marche le processus de son développement économique et social.
Cette nationalisation a permis à l’Algérie d’acquérir, après un processus de négociations entamé en 1967, au moins 51% des intérêts des sociétés concessionnaires françaises qui opéraient, avec d’autres multinationales (BP, Esso, Shell, Mobil…), dans le sud du pays. Tous les intérêts miniers portant sur les gisements de gaz naturel ainsi que l’ensemble des intérêts détenus dans les sociétés de transport d’hydrocarbures ont également été nationalisés.
Source: Sputnik