Les quartiers ouest d’Alep ont été frappés de plein fouet dimanche par un pilonnage violent en provenance des quartiers rebelles, au cours duquel 10 civils ont été tués et 50 autres blessés.
Le drame le plus meurtrier a eu lieu à l’école al-Fourqane, dans le quartier éponyme, où 8 écoliers âgés de 7 à 12 ans sont tombés en martyrs, et 27 autres ont été blessés dans la chute d’obus sur leurs classes. Grièvement blessée, l’une des maitresses d’école a été amputée de sa jambe.
Chaises et tables d’école détruites, fenêtres soufflées, flaques de sang au sol, cartables abandonnés et vêtements d’enfants ensanglantés, témoignent de l’horreur de cette attaque, décrit l’agence russe Sputnik.
« Ce sont des élèves de première année, ils n’avaient que sept ans. Ils étaient en classe quand le projectile est tombé », s’est indigné l’enseignant.
Les victimes ont été transférées à l’hôpital. Le conducteur de l’ambulance a également été blessé. Cependant, il a tenu bon jusqu’au dernier moment et a n’a perdu connaissance qu’à son arrivée à l’hôpital.
Le bombardement provenait du
quartier Boustane al-Qasr occupé par les milices le front al-Nosra, branche d’al-Qaida en Syrie, Noureddine al-Zenki et Ahrar al-Sham.
Deux civils ont péri dans le bombardement des autres quartiers
dont Assabil, Mokambo, Midane, ainsi que la faculté de droit. Selon l’agence Sana, les terroristes ont en tout tiré quatre obus, dont trois sont tombés sur le territoire de l’établissement universitaire et le quatrième a frappé le bâtiment de l’université. Plusieurs étudiants ont été tués et blessés, leur nombre reste à préciser.
Plus de 200 personnes sont mortes et 3 000 autres ont été blessées suite aux tirs contre Alep ces derniers mois. Plus de la moitié d’entre eux sont les enfants.
Une famille s’échappe
Dans la soirée, une famille de 6 personnes est parvenue à fuir les milices et à sortir des quartiers est d’Alep. Ils ont été accueillis par des militaires syriens qui les attendaient de l’autre côté, puis par le gouverneur de la ville d’Alep dans le siège du parti Baas.
Quelque 200 mille personnes se trouvent confinées à l’est d’Alep qui e
st assiégée par les forces gouvernementales qui voudraient en sortir les milices. Pusieurs trêves ont été décrétées et des couloirs humanitaires ont été installées, mais très peu de civils les ont empruntés. Les quelques rescapés ont assuré que les milices tenaient la population en otage.
Les pilonnages meurtriers de la population ont frappé d’autres régions syriennes. Dans la ville de Homs, un pilloange contre le quartier Zahra à Homs a couté la vie à 5 personnes et blessé 8 autres .
Dans la province nord d’ALep, les deux localités loyalistes de Noubbol et Zahra ont été victimes de tirs de mortiers en provenance de la localite de Hayyane, occupée par les rebelles. Mais il n’y a pas eu de victimes.
Une importante percée
Sur le terrain, l’armée syrienne et ses alliés poursuivent leur bataille pour libérer les quartiers est d’Alep.
Selon Média de guerre, Ils ont réalisé une avancée en direction du quartier Hanano (Massaken Hanano) et se sont emparé du siège des milices et de 5 de leurs positions, après l’effondrement de leur défense.
L’AFP aussi citant l’OSDH faisait état ce lundi « une importante percée » dans ce quartier, situé au nord-est d’Alep
« Les troupes gouvernementales consolidaient lundi leurs positions après être entrées la veille pour la première fois dans le quartier de Massaken Hanano, dans le nord-est d’Alep, à la suite de violents combats »
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, instance médiatique de l’opposition syrienne soutenue par les Occidentaux et les Arabes Golfe, ce quartier a une valeur symbolique puisque c’était le premier dont s’étaient emparés les rebelles en 2012.
Selon l’AFP, le régime, aidé par des combattants iraniens et du Hezbollah, a également chassé les insurgés d’une ancienne zone industrielle dans le nord-est.
« Il s’agit de la plus importante percée du régime dans les quartiersrebelles jusqu’à ce jour », a précisé le directeur de l’OSDH, Rami AbdelRahmane. La prise de Massaken Hanano lui permet d' »avoir en ligne de mire plusieurs autres zones rebelles » et « d’être en mesure de séparer celles du nord du reste », selon lui.
Le quotidien progouvernemental Al-Watan a décrit ce quartier comme « le bastion le plus grand et le plus important » des insurgés dans la ville.
Selon la chaine de télévision arabophone al-Mayadeen, les avancées de l’armée syrienne se font sur plusieurs axes : à la hauteur de l’axe cheikh Saïd, au sud des quartiers est d’Alep ; depuis la Terre Hamra et mont Badro et Haydariyyt, à l’est, et depuis la place Gondole et les habitants de Hanano au nord.
L’armée avance par grignotage progressif, en livrant aux rebelles une sorte de guerre d’usure.
En même temps, dans les quartiers, les divergences entre les trois milices principales commencent à éclater au grand jour, sur fond d’échanges d’accusations. Selon al-Mayadeen, le front al-Nosra a exécuté un milicien des Ahrar al-Sham qui voulait se rendre à l’armée syrienne et a arrêté les membres de sa famille.
17 terroristes de Daesh éliminés
Dans la foulée de ses exploits dans la ville d’Alep, l’armée syrienne lorgne également la province est d’Alep, où elle a anéanti un détachement de combattants de la milice wahhabite takfiriste Daesh (État islamique près de la localité de Dayr Hafir, à l’est d’Alep.
Selon les données fournies par une source militaire syrienne pour l’agence Sputnik, 17 terroristes ont été éliminés. Outre les pertes en ressources humaines, les takfiristes ont perdu une partie de leur équipement, ainsi qu’un certain nombre de véhicules, notamment des véhicules tout-terrain équipés de mitrailleuses lourdes. La ville de Dayr Hafir est contrôlée par Daesh depuis 2013. Bien que la base aérienne Kuveyris, située aux alentours de Dayr Hafir, soit contrôlée par les troupes gouvernementales, l’assaut décisif n’a pas encore eu lieu jusqu’à présent.
Selon plusieurs analystes arabes, Dayr Hafir abrite une forte concentration de takfiristes qui contrôlent le passage du nord vers la ville de Raqqa, la soi-disant « capitale » de Daesh en Syrie.
Source: Divers