Les pays occidentaux qui étaient impliqués dans la guerre en Syrie ne veulent pas la libération de la province d’Idleb, encore contrôlée par les groupes terroristes et pourraient sacrifier la population pour l’empêcher.
C’est l’avis de Pierre Le Corf qui s’est rendu célèbre lors de l’occupation de la capitale économique de la Syrie, Alep, avant sa libération des groupes rebelles terroristes. C’était lui qui avait révélé que l’ancienne capitale économique d’Alep était surtout occupée par le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie. Celui-là même qui contrôle actuellement plus de 70% de la province d’Idleb dans le cadre d’une coalition de milice jihadistes takfiristes baptisée Hayat Fateh al-Cham
Pour l’agence russe Sputnik, ce fondateur de l’ONG WeAreSuperheroes a fait part de ses inquiétudes quant à la finale qui approche.
«La libération d’Idleb va être très difficile parce que toutes les forces de la coalition et les gouvernements qui se sont impliqués dans la guerre jusqu’à maintenant refusent qu’Idlib soit libérée. Parce que le jour où Idleb sera libérée, ce sera la fin de la guerre, ce sera [le moment] d’aller libérer les zones qui sont occupées [dans] le Nord illégalement: tant par la France que [par] les Américains, et même [par] les Italiens. Pour moi, aujourd’hui [aucun] gouvernement: tant la France que les États-Unis, l’Angleterre, etc., ne veut qu’Idleb soit libérée», déplore-t-il.
L’Occident pourrait facilement sacrifier la population du gouvernorat d’Idleb pour empêcher le gouvernement syrien de le reprendre le contrôle, «pour être sûr qu’il reste « une zone […] non libérée, soit pour créer une provocation globale, comme à l’arme chimique», poursuit-il.
Il faisait allusion selon Sputnik aux accusations infondées lancées par les capitales occidentales au pouvoir syrien de vouloir préparer une attaque chimique. Le but des occidentaux étant de justifier une ingérence illégitime en Syrie.
«Et j’ai peur d’une confrontation globale sous un prétexte quel qu’il soit: chimique, humanitaire. Tout va être mis en place pour faire en sorte de manipuler l’opinion dans ce qui va arriver par la suite», a-t-i appréhendé.
Evoquant les circonstances de la libération d’Alep, il se rappelle qu’il y avait des couloirs humanitaires qui ont été ouverts à Alep.
«les gens qui voulaient sortir pouvaient sortir quand ils n’étaient pas tués par les groupes terroristes, car les couloirs humanitaires étaient les premiers qui étaient visés. Il était interdit pour les gens qui vivaient à Alep Est de sortir. Il avait une fatwa qui disait que si vous rejoignez la zone gouvernementale, ça veut dire que vous êtes pro-régime, ça veut dire que vous méritez la mort: soit l’emprisonnement, soit la mort».
Alors que l’armée syrienne préparait la bataille de libération de la province d’Idleb, les deux présidents russe et turc se sont rencontrés à Sotchi et se sont mis d’accord pour l’établissement d’une zone démilitarisée en forme de fer à cheval qui la sépare des régions contrôlées par l’armée régulière, dans les trois provinces d’Alep, de Hama et de Lattaquié.
Les groupes qui occupent cette bande se devaient de livrer leur armement lourd et se retirer de cette zone. Mais ceux liés à Hayat Tahrir al-Cham refusent toujours de le faire .