C’est du moins la raison affichée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour justifier son refus d’envoyer ses experts afin d’analyser les échantillons d’armes chimiques utilisées par les terroristes à Alep.
Aussi bien Damas que Moscou avait demandé à l’OIAC d’envoyer ses experts à Alep, en Syrie. Mais l’organisation a répondu par la négative arguant « un haut danger ».
Pour les responsables russes, cette raison ne tient pas.
« Malheureusement, apparemment sous une forte pression de nos collègues occidentaux, la direction de l’organisation technique a refusé d’accomplir une fonction si élémentaire en invoquant des préoccupations de sécurité. Le gouvernement syrien et nous l’avons cependant garantie», a déploré le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov, a rapporté l’agence russe Sputnik.
Il a rapporté que les experts russes qui travaillent sur les lieux de l’attaque menée fin octobre par des djihadistes takfiristes dans le sud-est d’Alep, qui a fait deux morts parmi les militaires syriens et 37 blessés parmi les civils, ont détecté l’utilisation par les terroristes, déployés dans l’est d’Alep, d’obus contenant des substances toxiques.
« D’après les échantillons prélevés, il n’y a pas de doute, il s’agit d’un poison », a expliqué Lavrov lors d’une conférence de presse à Minsk, en Biélorussie.
Mais Moscou ne baisse pas les bras. Elle a décidé de s’en occuper et à transporter elle-même ces échantillons à la Haye.
« Nous examinons actuellement la possibilité de livrer nous-mêmes les échantillons recueillis à la Haye, à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques », a conclu le chef de la diplomatie russe.
Après avoir étudié neuf échantillons recueillis dans le sud-est d’Alep, les experts du ministère russe de la Défense ont confirmé que les djihadistes avaient eu recours au chlore et au phosphore blanc, selon le ministère russe de la Défense.